Retour du vaste monde

du 23 février au 14 avril 2019

Découvrez les 11 artistes de La Bande des havrais partis en résidence à l'étranger depuis 2017 et qui présentent du 23 février au 14 avril 2019 leurs travaux au MuMa !
Bande des havrais. © Ville du Havre / Philippe Bréard
Bande des havrais. © Ville du Havre / Philippe Bréard

Patrice Balvay

L'artiste
Après une formation à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, Patrice Balvay s’est installé au Havre, où les variations de lumière ont fortement marqué son travail.
La pratique de Patrice Balvay s’axe sur le corps. En peinture, il s’attache au corps représenté, dans l’opacité de sa chair, dans l’épaisseur de son derme ou bien dans l’évanescence de sa disparition. En dessin, le corps de celui qui tient le crayon donne l’échelle de la feuille. Ce corps, des chevilles aux poignets, des orteils aux phalanges, imprime au crayon son tremblement, sa respiration, sa chute. Chaque dessin part d’une combinaison de gestes, qui déjoue la maîtrise de la main. Cette non-maîtrise calculée est la condition pour que la ligne devienne pour ainsi dire vivante. Le dessin, pratiqué de plus en plus comme une performance, mène à croiser cette pratique avec la danse.
Son travail figure dans plusieurs collections privées ou publiques, dont le FRAC Normandie Rouen.

Le projet de résidence
Drawing by Walking, résidence de deux mois au sein du Tokyo Wonder Site (centre artistique basé à Tokyo), également soutenue par l’Institut français du Japon.
« Le Japon me fascine depuis longtemps par sa culture, qui conjugue de manière sidérante les contraires, comme le cru et le cuit, la brutalité et le raffinement, la pudeur et l’exhibition. Le projet Drawing by Walking consiste à élaborer et pratiquer une trentaine de déambulations dans la ville de Tokyo et ses environs, pour arpenter dans sa globalité cette mégalopole, puis à transposer graphiquement ces parcours. »

L'œuvre présentée au MuMa
Le calque de la plaque du kilomètre zéro du Japon sur le pont Nihonbashi à Tokyo, réalisé par l’artiste, accueille les visiteurs.
Au sein du MuMa, Patrice Balvay présente une sélection de la série de dessins grand format Drawing by walking, initiée à Tokyo et achevée au Havre, ainsi qu’une sélection de dessins de la série Ao-Engakuji, réalisée sur du papier translucide, permettant au visiteur une circulation autour des œuvres. Puis un triptyque, Nagori, récemment créé au Havre, sur papier noir, témoigne à la fois d’une influence japonaise et de l’influence des Nymphéas de Monet, à la base de son travail de dessin en grand format.
Les cartes de Tokyo ayant permis à l’artiste de déambuler sans relâche, permettent au visiteur de découvrir les différentes marches retranscrites par l’artiste, ainsi que les annotations sur ses visions et son ressenti, prises sur le vif. Durant ces marches, l’artiste mémorise des agencements de lignes, des relations de couleur. Le lendemain, dans son atelier, il dégage un souvenir, une impression, point de départ de ses dessins. Le travail de l’artiste témoignant ces dernières années de la relation entre danse et dessin, cette exposition est accompagnée d’une performance avec la danseuse Margot Dorléans.

La BaZooKa

Le duo d'artistes
Dès les premiers spectacles conçus depuis 2002 par Sarah Crépin et Etienne Cuppens, La BaZooKa s’est attachée à mettre en jeu la place du spectateur, grâce, notamment, à des dispositifs scéniques et/ou optiques. MonStreS, offrait par exemple au corps des perspectives inédites pour questionner la notion de mémoire et d’incarnation (le public y était entouré de miroirs).
Depuis Le Ka, Madison, MonStreS, Indiens et enfin Queen Kong, les pièces se veulent plus «politiques». Elles engagent au fil des projets une réflexion sur la notion de liberté, seul(e), au sein d’un groupe restreint, d’une communauté ou au sein d’un duo comme dans Stravinsky Motel… continuant ainsi tout en le précisant, le travail sur l’identité, commun à tous les spectacles de La BaZooKa.
« Dans le cadre du projet de résidence d’artistes à l’étranger, nous sommes partis à... A moins que nous soyons partis à... Evidemment, si cela n’avait pas été possible nous aurions fait autrement. Nous avons effectué des… et aussi ramené des... En tous cas, nous avons beaucoup pensé à la ville du… et à priori un peu moins à la ville de… »

Le projet de résidence
Effectuer un jeu de piste questionnant les notions de voyages et d’aventures et les fantasmes qu’elles convoquent. Echanger avec la population à travers le spectacle vivant. Une expérience à partager sous une forme qui va s’inventer sur la durée du périple.

L’oeuvre présentée au MuMa
Antipodes est une installation qui nous invite à nous émerveiller au regard de l’horizon, celui d’un paysage qui ouvre à toutes sortes d’horizons de tout pays et de tout imaginaire. Une respiration, une prise de conscience, une contemplation, un cri, alors on se retrouve à la terrasse d’un café de cette contrée nordique lointaine. Le public peut jouer avec un parcours d’injonctions de différentes natures comme on les trouve dans l’espace public, clin d’œil aux injonctions régissant pour les publics leur comportement dans un musée.
Un metteur en scène et une chorégraphe qui créent leur place au musée comme des plasticiens, des photographes, des artistes de cirque, des poètes. Ils sont des habitués du MuMa, ouvert depuis toujours aux performances d’art vivant ! 

Delphine Boeschlin

L'artiste
Dans ses créations graphiques, Delphine Boeschlin dessine les contours des territoires où elle ne peut pas se rendre, physiquement. A travers le collage d’images issues de ses collectes quotidiennes, elle utilise et transforme des lieux inaccessibles ou disparus. Elle aime jouer avec les contrastes qui se créent entre l’iconographie argentique et numérique.
En utilisant des images d’hier avec des techniques d’aujourd’hui, et inversement, elle confronte et mélange l’œil et la machine, pour perdre le public dans les différents niveaux d’interprétation de ses images.
« Ce que j’ai pu réaliser sur place est le témoin du moment à Brasilia, de la spontanéité d’un propos, d’un récit vécu en un mois. À force d’observation, j’ai constitué une collection de photographies que je n’ai pas du tout pu utiliser ou exploiter dans le temps de la résidence. Pour l’exposition collective au MuMa, je saisis l’opportunité pour créer des pièces en volume, isolées de leur contexte photographique et de leur dimension. J’espère ainsi révéler un vocabulaire urbain propre à cette ville si particulièrement brutale. »

Le projet de résidence
Réaliser un reportage graphique entre Brasilia et Le Havre ; explorer le lien qui a existé entre Lucio Costa, créateur de la ville de Brasilia, et Auguste Perret, architecte de la reconstruction du Havre. Chacun à leur manière, ils ont cherché à créer une ville à taille humaine, pensée pour l’humain et la vision qu’ils avaient alors du futur.
Delphine Boeschlin est restée sept semaines à Brasilia, suivi de dix jours en voiture pour traverser le Minas Gerais et rejoindre São Paulo. La résidence s’est déroulée à l’Alliance Française de Brasilia avec laquelle elle avait pris contact pour pouvoir bénéficier d’un logement et d’un espace de travail.

L'oeuvre présentée au MuMa
Durant sa résidence, Delphine Boeschlin a constitué des séries de photographies révélant quantité de formes et de trames urbaines qu’elle désire traduire sous une autre forme pour l’exposition au MuMa. Il s’agit de photographies d’interstices, de lieux et de choses « entre » : entre deux époques, entre deux routes, entre deux états… qui constituent un corpus d’images où les usages apparaissent, où les habitants redessinent ou délaissent ce qui a été pensé pour eux.
Pour l’exposition, l’artiste a crée une cinquantaine de pièces en volume, en céramique, permettant une circulation mentale dans cette architecture. 

Brav

L'artiste
Originaire du quartier du Mont-Gaillard au Havre, Brav est musicien depuis une quinzaine d’années. Issu du label Dinrecords, il commence la musique avec Tiers Monde dans le groupe Bouchées Doubles, puis prend en solo le chemin du studio en 2012. Son premier album Sous France sort en 2015, et son second projet Error 404, un an après, début 2016. Vidéaste et infographiste, il réalise également de nombreux clips (Médine, Tiers Monde...).
S’il y a des rappeurs qui se prêtent plus au nom d’« artiste », Brav fait partie de ceux-là. Celui qui vient du Havre, « où même la mer fait la manche », a su créer un univers qui lui est propre. S’il garde le rap comme première influence, il n’hésite pas à parcourir d’autres genres musicaux comme la pop ou le rock.
« Après plus de 40 concerts en appartements réalisés en France, j’ai souhaité m’aventurer au-delà de nos frontières en proposant ce format atypique de live dans plusieurs villes européennes. C’est à l’occasion des 500 ans du Havre que cette tournée européenne en «appartements» a eu lieu pendant plusieurs jours. Histoire de porter encore plus loin mon attachement à ma ville natale et d’explorer l’Error 404 à l’étranger. »

Le projet de résidence
Partir dans plusieurs villes d’Europe pour effectuer une tournée de concerts dans des appartements. Les concerts de rap en appartements sont une spécialité de Brav, il a une passion pour sa ville, Le Havre, et a voulu aller dans d’autres villes à la rencontre d’autres habitants qui ont répondu présent. Leurs rencontres ont donné des moments de partage magnifiques et sensibles, laissant des souvenirs, des objets, des mots.

L'oeuvre présentée au MuMa
Brav reconstitue un salon avec un ensemble d’objets ramenés de sa résidence, pour nous faire vivre l’ambiance d’un concert en appartement. Tel un « carnet de voyages », il rassemble pour le public des vidéos de ses concerts, des images, de la musique, un documentaire pour partager son univers sans doute inédit pour les publics du MuMa. En retour, les publics attirés par Brav pourraient se retrouver au MuMa pour une première fois.
• Installation : concert-appart en recréant un salon avec tous les objets de la tournée.
• Vidéo, musique, images ramenées des voyages de concerts en appartements, tel un « carnet de voyages ». Réalisation d’un documentaire à partir de cette matière.

Kévin Cadinot

L'artiste
Après une période professionnelle de près de dix ans dans le bâtiment et dans le transport, Kévin Cadinot intègre l’École Supérieure d’Art du Havre, dont il sort diplômé avec les félicitations du jury en 2013. Membre de l’association Jeune Création depuis 2014, il développe en parallèle de son travail artistique un travail de scénographie et de commissariat. 
« Je voulais réaliser une peinture à Montréal mais je voulais un peu changer le protocole : changement de supports, couleurs… Je savais qu’en termes de couleurs, il existait des bombes de peintures noir bitume et noir goudron (bitume et goudron qui sont des dérivés d’hydrocarbures) j’ai donc choisi d’utiliser la couleur Tar black (qui est aussi le nom d’une drogue : Tar black héroïne) sur une toile de protection de peintre en bâtiment, une toile non préparée contrairement à la toile utilisée par les artistes peintres. Pour la première fois, j’ai travaillé en couches successives, d’habitude, je place toutes mes couleurs sur la toile et les active en une fois. Cette fois-ci, j’ai d’abord actionné les bombes noires que j’ai laissées à leurs emplacements une fois vides pour ajouter les bombes de blanc (Blanco Divinidad) on peut ainsi voir selon les emplacements des bombes de peinture, soit un rond de toile brute (bombes noires), soit un rond noir (bombes blanches).»

Le projet de résidence
Partir loin dans un lieu avec un grand atelier, être dépaysé, être entouré d’autres artistes. Kévin Cadinot a besoin de volume qu’il n’a plus depuis deux ans, il cherche à retrouver un espace vital pour créer des grands formats. Il a trouvé le lieu idéal à la Fonderie Darling de Montréal, un centre d’arts visuels, lieu de résidence exceptionnel, de production et de diffusion, né de la réhabilitation d’une ancienne fonderie montréalaise.

L'oeuvre présentée au MuMa
Le salon des refusés est une installation murale constituée de plaques de verre de différentes couleurs, que des architectes montréalais ont laissées pour compte et cru bon de mettre à la poubelle. Kévin Cadinot leur rend vie, honneur et justice dans un geste simple mais très efficace, opérant là une métamorphose touchante des matériaux.
Le 7ème continent est une peinture sur bâche de protection utilisée par les peintres en bâtiment. Durant sa résidence, il est touché par un article évoquant la contamination pétrolière de la province de l’Alberta créant une situation alarmante : déforestation, pollution des eaux, maladies. Pour évoquer cela à sa manière d’artiste, pour cette toile, il choisit la couleur noire, une peinture issue d’hydrocarbure, une toile de protection. Il évoque la friction insoluble à ce jour entre un chaos dévastateur et les financements de l’industrie pétrolière, de la plupart des infrastructures d’éducation, de santé, de loisirs, pour la population.
Le 7ème continent est bien sûr une référence aux milliards de déchets plastiques dérivés du pétrole agglomérés dans les océans. Ce «septième continent» de plastique pollue et occupe une surface de 1,6 million de km² dans l’océan Pacifique.

Laure Delamotte-Legrand

L'artiste
Laure Delamotte-Legrand est artiste plasticienne et vidéaste. Après des études d’architecture, elle soutient un DEA d’études théâtrales et chorégraphiques à l’université Paris 8 et se forme aux techniques de tournage et montage vidéo. Depuis de nombreuses années, elle entretient un lien étroit avec le milieu de la danse contemporaine.
Elle explore dans ses créations les questions de contexte, de présence du corps dans l’espace, de mouvement, de posture et de geste. Elle aime à se définir en tant que plasticienne du geste et de la danse.
« Depuis 2012, de grosses caisses en sommeil occupent mon atelier, ce sont les moulages des rochers de Vasterival. Cette résidence est une formidable occasion pour moi de concrétiser ce projet, resté en suspens dans un coin de ma tête, dans l’attente du bon contexte. C’est aussi le moment de faire entrer dans mon travail la céramique, donner corps et gestes à une aspiration de très longue date et lui faire rencontrer mon univers de vidéaste. »

Le projet de résidence
En 2012, Laure Delamotte-Legrand entame le projet utopique de mouler la plage normande de Vasterival à Varengeville-sur-Mer. L’invitation à rejoindre La Bande des Havrais a été l’occasion de réenclencher le projet.
Sa résidence s’effectue en deux temps : à Limoges pour réaliser en porcelaine le tirage d’un des moulages de rochers effectué sur la plage ; et dans le nord, en suivant la dérive des galets, jusqu’à Delft aux Pays-Bas, à la rencontre de la célèbre manufacture de faïence « Royal Delft ».

L'oeuvre présentée au MuMa
L’œuvre de Laure Delamotte-Legrand, Vasterival, rassemble de multiples éléments, des photos de vues aériennes de la plage de Vasterival, montrant de façon incontestable le déplacement des rochers de la plage sans intervention humaine. Des vidéos racontent le processus et l’implication des habitants pour choisir et réaliser des moulages de leur roche préférée.
Plusieurs de ces moulages sont présentés face à trois variantes de points de vue de la plage de Varengeville-sur-mer, peints par Jean-Francis Auburtin au début du siècle dernier. Une grande porcelaine, au format d’un des rochers est au cœur du dispositif. Elle a été réalisée à Limoges en partenariat avec le Centre de Recherche sur les Arts du Feu et de la Terre (CRAFT). Un film témoigne du parcours de l’artiste en résidence, à Limoges et à Delft à la Manufacture Royale, mais aussi des gestes, des histoires de porcelaine et du pays de la faïence bleue dans le nord, cette même direction vers laquelle migrent cailloux et rochers.

Agnès Maupré

L'artiste
Agnès Maupré est une autrice de bande dessinée et illustratrice marseillaise de naissance, mais havraise d’adoption depuis de longues années déjà. Elle a notamment publié Milady de Winter et Le Chevalier d’Eon aux éditions Ankama et, plus récemment, une adaptation du Journal d’Aurore de Marie Desplechin et un Tristan et Yseult aux côtés de Singeon. Elle s’est également lancée dans l’écriture de chansons au sein du groupe Esprit Chien.
Les Bâtards, projet de bande dessinée musicale soutenu par La Bande des Havrais, est l’occasion idéale pour elle de lancer des ponts entre dessin, musique et écriture. Esprit Chien est un jeune groupe havro-marseillo-toulousain formé en 2015, réunissant Philippe d’Albret (Braque de Weimar, compositeur, chanteur, claviériste, polyinstrumentiste), Agnès Maupré (Briard, parolière et chanteuse) et Sharmila Naudou (Lévrier afghan et chanteuse).Venus d’horizons et de formations différentes, les trois membres se réunissent pour aboyer au vent une pop électro-canine à texte sortie d’un cabinet de curiosités contemporain.
« J’ai toujours eu un faible pour la mythologie grecque et les personnages cabossés qui la peuplent. La bande dessinée Les Bâtards est un projet que je caresse depuis longtemps sans arriver à le concrétiser. La résidence a été un merveilleux déclencheur et me permet d’associer dessin et chanson, ce qui est aussi un vieux rêve. »

Le projet de résidence
Agnès est partie explorer plusieurs îles grecques pour écrire Les Bâtards. Sa résidence en Grèce sur les traces des enfants cachés de Zeus était motivée par un projet inédit de bande dessinée mythologique et musicale. Le projet est en cours et déjà sillonné de chansons du groupe Esprit Chien, enregistré en partenariat avec le Studio Honolulu. 

L'oeuvre présentée au MuMa
Le MuMa expose les trésors d’Agnès Maupré, Les Bâtards : huit planches dessinées racontant les huit chapitres des Bâtards, l’histoire aventureuse de fils, d’enfants cachés de Zeus, qu’Agnès a retrouvés sur les îles grecques. Ces planches et leurs suites feront l’objet d’une future édition de BD musicale.
Pour chaque chapitre, un lien est à télécharger pour écouter de la musique et huit chansons ont été créées (une par chapitre) avec le groupe électro-pop Esprit Chien.
Un vidéo clip réalisé par la vidéaste Stéphanie Cazaentre est diffusé en boucle pour compléter l’univers d’Agnès Maupré.
Enfin, des cartes postales dessinées par l’artiste sont à la disposition du public.

Juliette Richards

L'artiste
Juliette Richards fonde son premier groupe pop-rock en 2005 : The Tinun’s avec Candice Picard et Justine Rebeuf. Compositrice principale, chanteuse et guitariste, elle s’inspire des grandes dames du rock’n’roll comme Patti Smith, Janis Joplin ou PJ Harvey. The Tinun’s sort son premier album autoproduit Blind Rabbit in Love en 2010. Leur dernier enregistrement est sorti en vinyle en 2015.
Juliette Richards rejoint la Compagnie Akté en 2011 pour composer et jouer la musique du projet Toxique, puis Addiction(s) : Paroles d’Artistes en 2012 et I need more en 2014. Cette même année, elle fonde en famille le groupe Family Three. Ensemble, ils composent la BO du dyptique Ouasmok ? et de Lys Martagon. Juliette a aussi composé avec Maxime Liberge, la musique du spectacle l’ÎIe aux Esclaves, en 2017.
Depuis 2017, The Tinun’s a pris fin pour laisser la place à White Velvet, projet autonome qui peut aller du format solo à l’orchestre symphonique.
« Ma résidence s’est faite en trois temps de par mon besoin de mener de front chaque facette d’un projet musical pluriel. J’ai voulu y emmener un peu de chaque facette et j’ai saisi par ailleurs l’opportunité de composer, isolée de tout projet, une nouvelle aventure en capturant du son entre Le Havre et Liverpool. »

Le projet de résidence
Soundboard City Reflection : résidence d’écriture et de création, notamment à travers le suivi d’un stage international d’arrangements et de direction artistique des musiques pop rock proposé par Trempolino à Liverpool. La volonté de l’artiste est d’explorer le lien sonore entre Le Havre et Liverpool en prenant des sons similaires entre les deux villes. Dans cette idée, le port est central en tant que point commun emblématique.

L'oeuvre présentée au MuMa
L’artiste a installé trois bornes d’écoute pour montrer l’élaboration d’une chanson, à partir de sons pris entre Liverpool et Le Havre (une avec des sons enregistrés, une contenant chaque rythmique créée depuis ces sons, et la dernière contenant chaque maquette de chanson utilisant ces rythmiques).
Juliette Richards dévoile l’univers de sa tournée à travers une vidéo et une sélection de photos, et présente les derniers clips de son groupe actuel, White Velvet.
Le groupe White Velvet se produira au sein du MuMa lors d’un concert commun avec Brav, autre membre de La Bande des Havrais. 

François Trocquet

L'artiste
Les grands dessins au stylo bille noir de François Trocquet montrent des paysages déserts où se dressent, dans des ciels vides, des arbres, des maisons en bois, des immeubles en béton, des caravanes. Les lieux semblent abandonnés, à la limite de la ruine, tels des décors d’un film depuis longtemps terminé. Dans l’ensemble de ces dessins, il y a une forme qui s’insinue, fidèle, obsédante, un cercle blanc, parfois muni d’une pupille : un œil qui observe l’espace et qui nous observe...
La technique des hachures au stylo bille noir permet à l’artiste une infinité de nuances de gris jusqu’au noir le plus doux, qui n’est pas sans rappeler la gravure. Précis et descriptif comme une image documentaire, le dessin travaille aussi bien sur la lumière que sur le vide du papier. L’artiste, dont l’unique nécessité est de dessiner quotidiennement, s’attache à la présentation de ses dessins en ensembles modulables -en bandeaux ou en panneaux- qui contribuent à renforcer l’aspect cinématographique des séries.
« Détroit, ville en ruines, brisée par la crise économique, trouve un écho tout particulier avec ma ville de départ, Le Havre, qui fut détruite et rasée par la guerre. Comment les habitants ont su faire face à l’adversité et réparer leurs villes de ces traumatismes ? Partir à Détroit, grâce à La Bande des Havrais, a été pour moi une opportunité de me confronter à de nouveaux paysages, afin de prolonger mon travail avec la production de nouveaux dessins. »

Le projet de résidence
Sous le nom de Le Havre-Détroit, villes parallèles, le projet propose de se confronter à de nouveaux paysages, interroger le rapport entre ces deux villes (histoire, architecture, musique).

L'oeuvre présentée au MuMa
Suite à cette résidence à Détroit, François Trocquet établit des ponts, culturels notamment, entre les différentes villes dans lesquelles il séjourne, et Détroit. A son retour de Détroit, ayant réalisé une résidence à Rouen, François Trocquet présente au MuMa une œuvre intitulée Détroit - Le Havre : une sélection de 23 dessins de Détroit, Rouen, Grand-Quevilly et Le Havre.

Sébastien Jolivet

L'artiste
Sébastien Jolivet est diplômé de l’Ecole Supérieure d’Art et Design Le Havre Rouen (ESADHaR). Il vit au Havre et travaille en France et à l’étranger.
« Je développe depuis maintenant quatre ans, le projet SPRING, pour lequel je produis des images, des formes qui sont les reflets de ma fascination presqu’enfantine pour le gigantisme et la démesure de la zone portuaire du Havre. Cette résidence m’apparaît comme l’occasion de passer des habitudes d’une pratique confortable à sa redécouverte par sa mise à l’épreuve de situations nouvelles. »

Le projet de résidence
Partir à la découverte de la source, de la provenance du charbon pour produire un inventaire photographique et maquettes. Située à 160 km au nord de Sydney, Newcastle abrite en effet le plus grand port d’exportation de charbon mondial et partage avec Le Havre l’identité de ville portuaire.

L'oeuvre présentée au MuMa
Avec THE COAL ROAD, l’artiste Sébastien Jolivet présente deux installations interrogeant notre utilisation des énergies fossiles:
• DARK LIGHT, se compose de morceaux de charbon forés, sur lesquels sont fixés des étiquettes avec un calcul correspondant à l’énergie produite par chacun. S’intéressant au temps d’éclairage généré pour une ampoule de 100 watts, DARK LIGHT rappelle simultanément la disparition de cette technologie et le pas vers la transition énergétique.
• GENERATION est un dispositif composé de poutres brûlées installées à fleur d’eau sur le bassin du MuMa. Ces éléments reliés par des câbles rouges et noirs, par l’intermédiaire de barres à mines, alimentent de manière fictive un panneau lumineux, diffusant une lumière blanche. Tout en rappelant l’une des sources de la production électrique en passe de disparaître, l’installation rappelle le processus de formation du charbon, lors d’une fossilisation datée à 300 millions d’années.

Christophe Guérin

L'artiste
Christophe Guérin a réalisé une vingtaine de films diffusés dans les festivals internationaux. Son travail de cinéaste s’articule autour de deux axes.
Tout d’abord sur la technique, avec la pratique du found-footage : dans une optique de recyclage, Christophe Guérin utilise de la pellicule argentique (Super 8, 16 mm, 35 mm) comme matière première pour ses films, afin d’aboutir à un format de diffusion en vidéo basé sur le montage.
Ensuite, au niveau artistique, sur l’approche du paysage : rural avec Pas à Pas (2007), portuaire avec Le Havre : port (2008), urbain avec Cross (2014), maritime enfin, avec Fendre les Flots (2017).
Très impliqué dans la mouvance du cinéma expérimental, il propose une programmation exigeante au MuMa (Le Havre) dans le cadre des séances MuMaBoX. Il est par ailleurs trésorier de Light Cone, un des plus importants distributeurs européens de cinéma expérimental.
« Je suis né au Havre et comme beaucoup de Havrais, j’ai grandi dans cette culture maritime de la ville-port. Du «voir partir» au «vouloir partir», il n’y a que le désir, celui de prendre le large, mettre les voiles, s’éloigner des côtes. J’ai décidé de filmer mon expérience d’une traversée transatlantique par cargo. Résidence maritime donc, qui s’est déroulée dans un espace paradoxal, à la fois lieu fixe et délimité, mais toujours en mouvement sur l’infini de la mer. »

Le projet de résidence
Réaliser un film maritime Fendre les flots à partir d’un voyage en cargo sur l’océan Atlantique vers les Caraïbes. Filmer l’expérience d’une traversée transatlantique par cargo.

L'oeuvre présentée au MuMa
• THE PASSENGER, PART I : AROUND THE WORLD, est un nouveau montage réalisé à partir des rushes du premier film réalisé pendant sa résidence et augmenté d’éléments sonores extraits de sources diverses en particulier de films de fiction. Ce film est projeté en boucle avec un son stéréo iFilm.
• THE PASSENGER, PART II : INNER SPACE, consiste en une série d’images fixes tirées des séquences de natures mortes de Fendre les flots racontant l’imagerie du passager.
• THE PASSENGER, PART III : PRÉSENCE, est une mise en décor suggérant les repas qu’il a pris seul à bord pendant toute la durée du voyage, les éléments de mobilier provenant des collections de l’association French Lines.