"Les nuages... Là-bas… Les merveilleux nuages"
du 10 octobre 2009 au 24 janvier 2010
En 1859, Eugène Boudin expose pour la première fois au Salon de Paris une œuvre aussitôt remarquée par Charles Baudelaire. Mais celui-ci fait un éloge bien plus grand de petites études de ciel qu'il a vues dans l'atelier du jeune peintre, « ces prodigieuses magies de l'air et de l'eau ». L'intérêt des artistes pour le nuage s'affirme au début du XIXe siècle au moment où la science météorologique connaît ses premières avancées, notamment sous l'impulsion de Luke Howard qui le premier entreprend une classification des nuages (1803). Boudin s'inscrit donc dans cette lignée, mais il est sans doute le dernier de sa génération à s'être montré si longuement fasciné par le sujet et à y revenir tout au long de sa vie.
Cette même année 1859, la photographie, inventée depuis peu fait son apparition au Salon. Comme les peintres, les photographes se passionnent pour le nuage, mais les difficultés techniques les obligent à inventer parfois des subterfuges pour tenter d'en capturer les valeurs insaisissables.
La seconde partie de l'exposition évoque les prolongements contemporains des conquêtes réalisées par les photographes du XIXe siècle. Le nuage restera toujours un élément inhérent et structurant du paysage dont les artistes déclineront une véritable typologie, inventant une nouvelle iconographie du nuage (solitaire, noir et menaçant...). Mais le regard objectif basculera également dans une approche formaliste d'un nuage considéré comme un « objet-matière ». Sous l'impulsion d'Alfred Stieglitz qui intitule en 1923 « Equivalents » des photographies de nuages, le nuage gagnera une autonomie formelle et poétique que reprendront à leur compte les surréalistes, et ouvrant la voie à toutes les expérimentations ludiques (Gilbert Garcin, ParkeHarrisson, Vick Muniz...). Certains, plus ironiques (Pierre et Gilles), n'hésiteront pas à repeupler le ciel de nouvelles figures angéliques, proposant ainsi une remystification, plus postmoderne que réellement spirituelle, du ciel.
Cette même année 1859, la photographie, inventée depuis peu fait son apparition au Salon. Comme les peintres, les photographes se passionnent pour le nuage, mais les difficultés techniques les obligent à inventer parfois des subterfuges pour tenter d'en capturer les valeurs insaisissables.
La seconde partie de l'exposition évoque les prolongements contemporains des conquêtes réalisées par les photographes du XIXe siècle. Le nuage restera toujours un élément inhérent et structurant du paysage dont les artistes déclineront une véritable typologie, inventant une nouvelle iconographie du nuage (solitaire, noir et menaçant...). Mais le regard objectif basculera également dans une approche formaliste d'un nuage considéré comme un « objet-matière ». Sous l'impulsion d'Alfred Stieglitz qui intitule en 1923 « Equivalents » des photographies de nuages, le nuage gagnera une autonomie formelle et poétique que reprendront à leur compte les surréalistes, et ouvrant la voie à toutes les expérimentations ludiques (Gilbert Garcin, ParkeHarrisson, Vick Muniz...). Certains, plus ironiques (Pierre et Gilles), n'hésiteront pas à repeupler le ciel de nouvelles figures angéliques, proposant ainsi une remystification, plus postmoderne que réellement spirituelle, du ciel.
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Publications
Les nuages... là-bas... les merveilleux nuages. Autour des études de ciel d’Eugène Boudin. Hommages et digressions
Catalogue d’exposition — Le Havre, musée Malraux, 10 octobre 2009 – 24 janvier 2010
Auteurs : Julia Bouyeure, Maëlle Sigonneau
Édition : Somogy, Paris, 2009, 199 p.
ISBN 978-2-7572-0299-9
Catalogue d’exposition — Le Havre, musée Malraux, 10 octobre 2009 – 24 janvier 2010
Auteurs : Julia Bouyeure, Maëlle Sigonneau
Édition : Somogy, Paris, 2009, 199 p.
ISBN 978-2-7572-0299-9