Après « Vagues 1. Autour des Paysages de mer » de Gustave Courbet présentée au printemps 2004, le musée Malraux, en collaboration avec le FRAC Haute-Normandie, propose au public le deuxième volet d'une grande manifestation consacrée au thème de la vague, « Vagues 2. Hommages et digressions ». À partir de l'acquisition d'une œuvre de Gustave Courbet, La Vague, peinte à Étretat en 1869, la première exposition a permis de montrer comment ce motif apparaît dans la peinture et la photographie au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle. À une époque où art, sciences et progrès techniques sont intimement liés, ce thème résonne en effet comme un défi. Aussi la science permettra-t-elle bientôt de mieux appréhender ce phénomène physique complexe. Les progrès de la technique photographique puis le cinématographe finiront par donner à l'homme, à l'aube du XXe siècle, les moyens de décomposer et reproduire le mouvement de la vague. Et après ?

L'acquisition par le FRAC Haute-Normandie d'une photographie de l'artiste suisse Balthasar Burkhard, Vague, exécutée à Étretat en 1995, en hommage à Courbet et à ses « paysages de mer », donne l'occasion de s'interroger sur la postérité de ce thème au XXe et au début du XXIe siècle. Certes, les moyens techniques dont disposent désormais les artistes ont évolué. La photographie en couleur ou numérique, la vidéo offrent de nouvelles possibilités, riches, multiples et ouvrent des champs d'expérimentation infinis. Parallèlement, les artistes prennent de plus en plus de liberté avec le sujet. Au besoin, ils inventent une mer ou une tempête à leur manière. La « vague nouvelle » est matière, surface, énergie. Le bord de mer se peuple de Vénus, de petites sirènes, de surfeurs, et s'anime d'objets parfois insolites. Les points de vue se multiplient, enrichis par les images scientifiques et les expériences qui font découvrir la mer sous de nouveaux jours (plongée sous-marine, voyage au bout du monde...).

Plus de soixante-dix photographes et vidéastes, des années 1920 à nos jours, nous invitent à regarder l'océan et ses vagues, les jeux d'eau en général. La mer révèle son pouvoir de fascination et l'espace de liberté immense qu'elle autorise. Hommages à Courbet, à la peinture de marine ou à la photographie ancienne d'un côté, digressions et fantaisies de l'autre, près de 120 œuvres nous entraînent, au gré des vagues, au cœur d'une rêverie autour de l'eau.