GUILLAUMIN, La Creuse à Crozant
Armand GUILLAUMIN (1841-1927)
La Creuse à Crozant
ca. 1893
huile sur toile
60 x 73,5 cm
© MuMa Le Havre / David Fogel
La Creuse à Crozant
ca. 1893
huile sur toile
60 x 73,5 cm
© MuMa Le Havre / David Fogel
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Lassé des coteries parisiennes, Guillaumin s’installe dans les environs de Fresselines en 1892. Il y mène une carrière solitaire qui le conduit chaque jour sur quelques motifs de prédilection. Le site du Moulin Brigand, que dominent les ruines du château féodal de Crozant, l’attire particulièrement. Il aime rendre le contraste de la falaise abrupte, qui longe la rivière à gauche, et celui de l’élancement gracile de la haie de peupliers qui masque à demi le moulin.
Dans La Creuse à Crozant, Guillaumin peint le site sous une chaude lumière automnale exploitant le jeu des complémentaires : feuilles jaune orangé et miroitement bleu des reflets de la rivière. Les ruines du château se détachent sur un ciel d’une pureté transparente. L’artiste procède par contraste violent : au pan sombre de la falaise traité en larges touches de bruns, de roux et de verts rompus répondent les feuillages des peupliers et l’à-pic de la montagne à l’arrière-plan frappée, de plein fouet par le soleil. Cette intensité des couleurs, bleu-outremer et orange vif, qui séduisit tant le jeune Friesz lorsqu’il vint travailler à ses côtés en 1901, Guillaumin la cultive depuis longtemps.
Dès les années 1885, sa palette s’est ornée des stridences les plus vives. Dans les paysages creusois dont la versatilité effrayait Monet, elle trouve toute sa justification. Olivier Senn possédait d’ailleurs une autre œuvre saisie sur ce motif, mais un peu plus en retrait (Pont sur la Sédelle, Crozant, pastel, 1896) dans laquelle Guillaumin embrase de tout le feu de sa palette la longue flèche d’un peuplier. Comme pour la plupart des lieux qu’il affectionne, Guillaumin est revenu peindre inlassablement à cet endroit à toutes les époques de l’année. Sa fidélité à la Creuse et au vieux moulin ne fut pas même démentie lorsque le Père Brigand rasa, vers 1905, la haie de peupliers qui bordait la rivière.
Dans La Creuse à Crozant, Guillaumin peint le site sous une chaude lumière automnale exploitant le jeu des complémentaires : feuilles jaune orangé et miroitement bleu des reflets de la rivière. Les ruines du château se détachent sur un ciel d’une pureté transparente. L’artiste procède par contraste violent : au pan sombre de la falaise traité en larges touches de bruns, de roux et de verts rompus répondent les feuillages des peupliers et l’à-pic de la montagne à l’arrière-plan frappée, de plein fouet par le soleil. Cette intensité des couleurs, bleu-outremer et orange vif, qui séduisit tant le jeune Friesz lorsqu’il vint travailler à ses côtés en 1901, Guillaumin la cultive depuis longtemps.
Dès les années 1885, sa palette s’est ornée des stridences les plus vives. Dans les paysages creusois dont la versatilité effrayait Monet, elle trouve toute sa justification. Olivier Senn possédait d’ailleurs une autre œuvre saisie sur ce motif, mais un peu plus en retrait (Pont sur la Sédelle, Crozant, pastel, 1896) dans laquelle Guillaumin embrase de tout le feu de sa palette la longue flèche d’un peuplier. Comme pour la plupart des lieux qu’il affectionne, Guillaumin est revenu peindre inlassablement à cet endroit à toutes les époques de l’année. Sa fidélité à la Creuse et au vieux moulin ne fut pas même démentie lorsque le Père Brigand rasa, vers 1905, la haie de peupliers qui bordait la rivière.
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