MONET, La Seine à Vétheuil

Claude MONET (1840-1926), La Seine à Vétheuil, 1878, huile sur toile, 50, 5  x 61,5 cm. © MuMa Le Havre / David Fogel
Claude MONET (1840-1926)
La Seine à Vétheuil
1878
huile sur toile
50, 5  x 61,5 cm
© MuMa Le Havre / David Fogel
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Au cours de l’été 1878, Monet, contraint par ses difficultés financières, quitte Paris pour Vétheuil. Il s’installe dans une petite maison sur la route de Mantes avec sa famille, son épouse Camille et ses deux fils, mais également la famille Hoschedé. « J’ai planté ma tente au bord de la Seine à Vétheuil dans un endroit ravissant » Monet se met à peindre avec acharnement pour proposer des toiles à ses plus fidèles soutiens, le docteur Georges de Bellio et Caillebotte qui recherchent pour lui des clients et les emmènent dans l’atelier que Caillebotte loue pour l’artiste rue de Vintimille.

Du flâneur baudelairien dans Paris au peintre de la modernité à Argenteuil, Monet se retrouve là, face à des paysages ruraux, spectateur solitaire renouant avec les peintures de Barbizon. Les tableaux peints dès son arrivée sont empreints d’une tristesse à laquelle l’inquiétude causée par la santé chancelante de Camille n’est sans doute pas étrangère. Bien que ses rêves de travail et de bonheur laissent peu à peu la place au découragement, il participera en 1879 à la IVe Exposition impressionniste pour, dit-il, ne pas passer pour un lâcheur.

À Vétheuil, la Seine sillonnée par les péniches est un axe majeur de commerce fluvial. La série d’îles crée un rideau qui isole le bourg de la navigation. En septembre 1878, Monet va s’attarder sur ce bras de la Seine, vue des berges ou de son bateau-atelier. Ce petit bras de la Seine à Vétheuil est peint en aval du village, entre les îles de Moisson.

La lumière blonde du matin transfigure un début d’automne. La surface du tableau, véritablement vibratoire, est animée d’une touche déjà expérimentée à Argenteuil. Fragmentée dans les frondaisons portées par l’horizon, elle s’étire légèrement dans le reflet symétrique. Le miroir de l’eau inverse, dans un glacis à peine plus transparent, l’animation tranquille d’un ciel d’été finissant. Seules les touches larges et rapides des nuages encore hauts s’amoncèlent, comme une préfiguration des sombres jours à venir.
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