Météorologiques
du 26 novembre 2022 au 05 mars 2023
Dans le prolongement de l’exposition Le Vent. "Cela qui ne peut être peint", le MuMa présente Météorologiques.
L’exposition, qui emprunte son titre au traité d’Aristote (IVe siècle av. J.C.), présente des peintres, photographes, dessinateurs ou vidéastes dont les œuvres révèlent une sensibilité particulière « au temps qu’il fait ».
S’inscrivant à la suite de « Vent », le nouvel accrochage accorde à la représentation de « l’air en mouvement » une place privilégiée. Mais il s’intéresse plus largement à des météores comme les brouillards, la rosée, la pluie, la gelée blanche, dont les effets déterminent l’impression générale d’une scène ou d’un paysage.
L’exposition, qui emprunte son titre au traité d’Aristote (IVe siècle av. J.C.), présente des peintres, photographes, dessinateurs ou vidéastes dont les œuvres révèlent une sensibilité particulière « au temps qu’il fait ».
S’inscrivant à la suite de « Vent », le nouvel accrochage accorde à la représentation de « l’air en mouvement » une place privilégiée. Mais il s’intéresse plus largement à des météores comme les brouillards, la rosée, la pluie, la gelée blanche, dont les effets déterminent l’impression générale d’une scène ou d’un paysage.
S’affranchissant de la typologie scientifique moderne, on accorde néanmoins sa légitimité au nuage qui, depuis que Luke Howard en a proposé une classification au seuil du XIXe siècle, a fait et encore aujourd’hui, l’objet d’études infinies et d’attentions passionnées.
Pierre-Auguste RENOIR (1841-1919), Baie de Salerne ou Paysage du midi, 1881, huile sur toile, 46 x 55,5 cm. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
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Météorologiques prolonge ainsi la question de la représentation des effets mouvants, instables, éphémères de « cela qui ne peut être peint », en l’ouvrant plus largement aux artistes contemporains et à la notion d’impermanence.
LE PARCOURS
Le parcours, conçu sur le mode des « affinités électives », privilégiera des rapprochements poétiques et formels entre des artistes d’époques différentes, unis par une sensibilité et un intérêt commun pour les phénomènes atmosphériques et leurs manifestations les plus diverses.
Ainsi les études de ciel d’Eugène Boudin trouvent-elles un écho dans les dessins de Bernard Moninot qui consigne, heure après heure, le mouvement des nuées dans une sorte de journal météorologique.
Jungjin LEE , # 41 Unnamed road, 2010, Tirage jet d’encre pigmentaire. N° 5/7, 51 x 100 cm . © Jungjin Lee/ courtoisie Galerie Camera Obscura
Le vent qui agite les arbres et les prés, déforme et sculpte les ramures, fait voleter les feuilles, soulève le sable sur la plage… se retrouve dans les fantastiques dessins néo-impressionnistes d’Henri-Edmond Cross, les fusains d’Alexandre Hollan, les pastels de Jean-Francis Auburtin, ou les photographies de Josej Nadj, Véronique Ellena et d’Eric Bourret.
Le vent s’invite à l’improviste pour mieux se jouer des choses et des êtres. Chez Samuel Buckman, il entraîne une feuille d’arbre dans une ronde automnale sans fin. Parviendra-t-elle enfin à se détacher de la branche pour entamer son ultime vol ? Pour l’instant elle se balance, virevolte, tenace, Têtue !
François AZAMBOURG , Dessin. Cerf-volant , 2022, aquarelle sur papier de soie, 45 x 45 cm. Courtoisie Bernard Chauveau
Malicieux, il joue à cache-cache avec une petite fille (Corinne Mercadier), ou avec un nuage pommelé qui s’encanaille chez Yamamoto sous la forme d’un panache de fumée d’usine.
Quant aux dessins-cerfs-volants de François Azambourg, leurres de nuages, ils attendent le moment où ils pourront enfin les rejoindre haut dans le ciel.
La brume comme la pluie brouille les formes qui s’estompent, sous l’effet du ruissellement ou d’un voile enveloppant, lumineux ou perlé.
Sarah MOON, Les Mimosas, 2021, Tirage charbon couleur, 74 x 57 cm. ©Sarah Moon / Courtoisie Galerie Camera Obscura ©ADAGP
Le paysage semble fondre en autant de gouttes d’eau ou se dissoudre en vapeur légère (Armand Guillaumin, Marcelo Fuentes, Israel Ariῆo, Anne Jaillette, Françoise Nunez ou Marc Corigliano…).
Le givre ou la buée sur la vitre se joue des apparences, déréalise plus radicalement encore le monde qui nous entoure, pour suggérer un théâtre d’ombres et de lumières, de signes dont le sens échappe (Manuela Marques) et conduit de l’autre côté du miroir. Dès lors, on ne s’étonnera pas de voir des pompons du mimosa se transformer en flocons de neige (Sarah Moon).
Invitation au voyage, l’exposition laissera enfin le photographe Bernard Plossu nous emporter au gré du vent et au fil des nombreux paysages qu’il a traversés sa vie durant.
Bernard PLOSSU (1945), Vitré, France, 1991, tirage argentique, 24 x 30 cm. Collection de l’artiste © Bernard Plossu
De la Californie à l’Italie, du Mexique à l’Espagne ou au Portugal, du nord au sud de la France, Bernard Plossu semble avoir parcouru le monde pour mieux saisir, dans leur infinie variété, les nombreuses manifestations du météore, image même du souffle, du mouvement, de la vie…
Œuvres de Jocelyne Alloucherie, Israel Ariῆo, Geneviève Asse, Francis Auburtin, François Azambourg, Eugène Boudin, Eric Bourret, Samuel Buckman, Marc Corigliano, Henri-Edmond Cross, Raoul Dufy, Véronique Ellena, Othon Friesz, Marcelo Fuentes, Armand Guillaumin, Alexandre Hollan, Anne Jaillette, Jungjin Lee, Alfred-Marie Le Petit, Manuela Marques, Corinne Mercadier, Bernard Moninot, Sarah Moon, Josej Nadj, Jean-Baptiste Née, Françoise Nuñez, Bernard Plossu, François-Auguste Ravier, Auguste Renoir, Jacqueline Salmon, Claire Trotignon, Masao Yamamoto.
Commissariat de l’exposition : Annette Haudiquet, directrice du MuMa, Jacqueline Salmon, photographe, Jean-Christian Fleury, critique d’art.
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