PRASSINOS, Le Ciel jaune
Mario PRASSINOS (1916-1985)
Le Ciel jaune
1952
huile sur toile
73,3 x 92 cm
Le Havre, musée d'art moderne André Malraux, don de l'artiste, 1953
© MuMa Le Havre © ADAGP, Paris 2020
Le Ciel jaune
1952
huile sur toile
73,3 x 92 cm
Le Havre, musée d'art moderne André Malraux, don de l'artiste, 1953
© MuMa Le Havre © ADAGP, Paris 2020
Mario PRASSINOS (1916-1985)
Composition
gravure à l'eau forte
57 x 75,7 cm
Le Havre, musée d'art moderne André Malraux, don de l'artiste, 1965
© 2005 MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn © ADAGP, Paris 2020
Composition
gravure à l'eau forte
57 x 75,7 cm
Le Havre, musée d'art moderne André Malraux, don de l'artiste, 1965
© 2005 MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn © ADAGP, Paris 2020
Mario PRASSINOS (1916-1985)
Composition
sans date
gravure sur papier
57 x 76 cm
Le Havre, musée d'art moderne André Malraux, don de l'artiste, 1965
© 2005 MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn © ADAGP, Paris 2020
Composition
sans date
gravure sur papier
57 x 76 cm
Le Havre, musée d'art moderne André Malraux, don de l'artiste, 1965
© 2005 MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn © ADAGP, Paris 2020
Mario Prassinos est né à Constantinople en 1916. Sa famille s’installe en France en 1922. Il fréquente l’école communale de Puteaux jusqu’en 1927, date à laquelle il entre au lycée Condorcet. A partir de 1932, il étudie les lettres ainsi que les langues orientales. Dans le même temps il commence à peindre ses premières œuvres surréalistes, au contact d’André Breton, Paul Eluard, Louis Aragon et René Char qu’il rencontre par l’intermédiaire de sa sœur Gisèle. Il s’initie à la technique de la gravure sur bois.
En 1937, Mario Prassinos expose au Salon des Surindépendants où Pierre Vorms découvre sa peinture. Le galeriste organise sa première exposition personnelle en 1938. L’année suivante il rencontre Guildo Caputo qui devient son marchand. Dans les années 1940 l’artiste s’éloigne du mouvement surréaliste. Il est au cœur de la scène artistique et littéraire puisqu’il fait la rencontre des frères Gallimard et de Raymond Queneau avec qui il collabore pour L’Instant fatal. Il illustre par ailleurs d’autres œuvres littéraires parmi lesquelles Le Corbeau d’Edgar Allan Poe et Le Mur de Jean-Paul Sartre.
A partir de 1947, Mario Prassinos réalise des costumes et des décors de théâtre en collaboration avec Jean Vilar. Après un bref passage par l’expressionnisme, il entre dans une période abstraite qui lui permet d’explorer des formes purement picturales. Il réalise ses premières tapisseries en 1951. Il poursuit ce travail de cartonnier durant plusieurs années. En 1952, il s’installe en Provence à Eygalières où il achète une maison. Cela marque une étape dans sa carrière puisque s’opère, dans sa peinture, un retour à la réalité. L’artiste travaille d’après nature et peint les paysages qu’il a sous les yeux. Il puise son inspiration dans les paysages alentours et peint des arbres, des cyprès et les Alpilles. Il peint régulièrement la même montagne qui se trouve face à sa maison. L’artiste dit à ce sujet :
« Il me semble qu’on ne peut peindre les collines de Provence qu’après les avoir parcourues dans tous les sens. Les signes que j’en ai tirés sont pour moi plus vrais que l’apparente arabesque du paysage. Ils sont l’alphabet d’une histoire vécue[1]. »
Son style s’affirme autour de « lignes élancées noires et brunes, de taches presque automatiques et de gouttelettes éparpillées de rouge vif et de blanc[2]. » Pendant une dizaine d’années Mario Prassinos peint la Provence. Il a de plus en plus recours aux lignes noires qu’il déploie sur la toile tel des signes. En 1953, la Galerie de France présente ses œuvres lors d’une exposition personnelle. C’est à cette période qu’il offre à la ville du Havre – pour son musée – une huile qui s’intitule Le Ciel jaune. Cette toile est présentée dès le mois de décembre 1953 lors de l’exposition De Corot à nos jours au musée du Havre. Pour l’inauguration du Musée-maison de la Culture, le 24 juin 1961, l’œuvre est présentée dans les collections permanentes. Reynold Arnould consacre une exposition à l’artiste du 15 mai au 15 juin 1965 : Mario Prassinos peintures et tapisseries 1958-1963. A cette occasion, Jean-Louis Ferrier, professeur à l’école nationale supérieure des arts décoratifs et célèbre critique d’art, prononce une conférence. Mario Prassinos fait ainsi don de deux gravures qui viennent compléter les collections du nouveau musée du Havre, en remerciement de l’organisation de son exposition.
[1] BENEZIT Emmanuel, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, tome 11 Paris, Gründ, 1999, p. 213.
[2] Catalogue d’exposition Prassinos, musée Reattu d’Arles, juillet-août 1970.
En 1937, Mario Prassinos expose au Salon des Surindépendants où Pierre Vorms découvre sa peinture. Le galeriste organise sa première exposition personnelle en 1938. L’année suivante il rencontre Guildo Caputo qui devient son marchand. Dans les années 1940 l’artiste s’éloigne du mouvement surréaliste. Il est au cœur de la scène artistique et littéraire puisqu’il fait la rencontre des frères Gallimard et de Raymond Queneau avec qui il collabore pour L’Instant fatal. Il illustre par ailleurs d’autres œuvres littéraires parmi lesquelles Le Corbeau d’Edgar Allan Poe et Le Mur de Jean-Paul Sartre.
A partir de 1947, Mario Prassinos réalise des costumes et des décors de théâtre en collaboration avec Jean Vilar. Après un bref passage par l’expressionnisme, il entre dans une période abstraite qui lui permet d’explorer des formes purement picturales. Il réalise ses premières tapisseries en 1951. Il poursuit ce travail de cartonnier durant plusieurs années. En 1952, il s’installe en Provence à Eygalières où il achète une maison. Cela marque une étape dans sa carrière puisque s’opère, dans sa peinture, un retour à la réalité. L’artiste travaille d’après nature et peint les paysages qu’il a sous les yeux. Il puise son inspiration dans les paysages alentours et peint des arbres, des cyprès et les Alpilles. Il peint régulièrement la même montagne qui se trouve face à sa maison. L’artiste dit à ce sujet :
« Il me semble qu’on ne peut peindre les collines de Provence qu’après les avoir parcourues dans tous les sens. Les signes que j’en ai tirés sont pour moi plus vrais que l’apparente arabesque du paysage. Ils sont l’alphabet d’une histoire vécue[1]. »
Son style s’affirme autour de « lignes élancées noires et brunes, de taches presque automatiques et de gouttelettes éparpillées de rouge vif et de blanc[2]. » Pendant une dizaine d’années Mario Prassinos peint la Provence. Il a de plus en plus recours aux lignes noires qu’il déploie sur la toile tel des signes. En 1953, la Galerie de France présente ses œuvres lors d’une exposition personnelle. C’est à cette période qu’il offre à la ville du Havre – pour son musée – une huile qui s’intitule Le Ciel jaune. Cette toile est présentée dès le mois de décembre 1953 lors de l’exposition De Corot à nos jours au musée du Havre. Pour l’inauguration du Musée-maison de la Culture, le 24 juin 1961, l’œuvre est présentée dans les collections permanentes. Reynold Arnould consacre une exposition à l’artiste du 15 mai au 15 juin 1965 : Mario Prassinos peintures et tapisseries 1958-1963. A cette occasion, Jean-Louis Ferrier, professeur à l’école nationale supérieure des arts décoratifs et célèbre critique d’art, prononce une conférence. Mario Prassinos fait ainsi don de deux gravures qui viennent compléter les collections du nouveau musée du Havre, en remerciement de l’organisation de son exposition.
[1] BENEZIT Emmanuel, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, tome 11 Paris, Gründ, 1999, p. 213.
[2] Catalogue d’exposition Prassinos, musée Reattu d’Arles, juillet-août 1970.
Par Claire Rançon et Clémence Poivet-Ducroix, MuMa Le Havre
EN SAVOIR +