BEAUDIN, La Plage
BEAUDIN André (1895-1979)
La Plage
1959
huile sur toile
45,5 x 38 cm
Le Havre, musée d’art moderne André Malraux, achat de la ville en 1964
© 2005 MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn © ADAGP, Paris 2020
La Plage
1959
huile sur toile
45,5 x 38 cm
Le Havre, musée d’art moderne André Malraux, achat de la ville en 1964
© 2005 MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn © ADAGP, Paris 2020
« André Beaudin est un maçon, un architecte, un peintre, un sculpteur, un graveur. Mais une flamme passe à travers toute son œuvre, rouge et blanche avec ce reflet vert et jaune qu’est la terre du printemps et le don de l’été. »
– Paul ÉLUARD[1]
André Beaudin est né le 3 février 1895 à Mennecy, en Île-de-France. Il entre en 1911 à l’École des Arts Décoratifs où il étudie pendant quatre années. Lors de la Première Guerre mondiale il est mobilisé de 1916 jusqu’à la fin du conflit. En 1919, il épouse Suzanne Roger, elle-même artiste. L’année 1921 marque une étape dans sa carrière artistique. Il voyage en Italie et rencontre Juan Gris qui devient un ami. Il rencontre également André Masson auquel il se lie à partir de 1922. S’il est d’abord attiré par Henri Matisse, il s’inspire ensuite de Picasso et de Juan Gris en développant des formes cubistes. Il choisit de mettre en avant les formes pures. Chez Beaudin le sujet devient thème.
En 1923, l’artiste réalise sa première exposition personnelle à la galerie Percier, à Paris. La préface du catalogue est confiée à Max Jacob. Les visages sont l’un des thèmes préférés d’André Beaudin jusqu’en 1929. Puis en 1930 il s’initie à la sculpture. Il travaille le plâtre et la terre mais a également fait couler ses œuvres dans le bronze. Il travaille aussi la lithographie et illustre, en 1926, Les Bucoliques de Virgile. Il fait la rencontre de Paul Éluard en 1945.
Après la guerre André Beaudin s’affirme dans le paysage artistique. Ses peintures exercent une influence sur ses contemporains, notamment les jeunes artistes réunis en 1941 sous la bannière de l’exposition « Vingt jeunes peintres de tradition française » présentée à la Galerie Braun. En 1946, la Galerie Louise Leiris présente une exposition rétrospective de ses peintures. Son œuvre s’inspire alors du cubisme mais Beaudin développe son propre style. En 1953, une importante exposition de ses œuvres est organisée à Berne. Il travaille la forme à partir de lignes droites mais aussi de courbes. La lumière joue un rôle important dans ses compositions. De 1954 à 1958 il expose à la Galerie Charpentier, à Paris, lors de l’exposition collective « École de Paris. »
Reynold Arnould apprécie particulièrement André Beaudin. Il partage avec l’artiste un goût pour la couleur et l’utilisation d’une palette tendre et acidulée qu’il développe dans les œuvres présentées lors de son exposition Forces et rythmes de l’industrie. En 1962, Reynold Arnould consacre une exposition rétrospective de peintures de l’artiste au musée-maison de la culture du Havre. La rédaction de la préface du catalogue est alors confiée au Directeur général des Arts et Lettres, Gaëtan Picon. Puis, un an avant de quitter le musée, Reynold Arnould achète en 1964 une huile sur toile de l’artiste : La Plage. L’achat de ce tableau est effectué auprès de la Galerie Louise Leiris pour le prix de 1 500 nouveaux Francs. Cette œuvre, synthétise les recherches menées par André Beaudin depuis plusieurs années autour de l’utilisation des formes et de la couleur. Accompagnés seulement de jaunes et d’un bleu très pâle rappelant les couleurs du bord de mer évoqué par le titre, Les gris dominent la composition, équilibrés par la couleur de la toile laissée en réserve. Entourés d’un univers de courbes sur lesquelles ils reposent, deux visages féminins aux paupières fermées constituent la composition, suggérant un moment de sommeil et de rêverie.
Devenu conservateur des Galeries nationales du Grand Palais, Reynold Arnould présente en 1970 une exposition rétrospective de l’artiste. N’ayant que peu écrit sur son art ou sur celui des autres artistes, il rédige toutefois la préface du catalogue de l’exposition, ce qui reflète l’importance qu’il accordait à l’artiste. Il écrit ainsi au sujet d’André Beaudin :
« Monsieur Beaudin et le Réel entretiennent des rapports toujours féconds : abstraction et figuration n’ont pas, en art – pour ne pas dire seulement en peinture – à s’affronter comme deux notions antinomiques[2]. »
[1] ÉLUARD Paul in. « La Correction d’André Beaudin » préface à l’exposition de la Buchholz Gallery, New York, 1949.
[2] ARNOULD Reynold, « Pour André Beaudin », in. André Beaudin, Œuvres 1921-1970, archives de l’art contemporain, 10, Galeries nationales du Grand Palais, 1970, p.10.
– Paul ÉLUARD[1]
André Beaudin est né le 3 février 1895 à Mennecy, en Île-de-France. Il entre en 1911 à l’École des Arts Décoratifs où il étudie pendant quatre années. Lors de la Première Guerre mondiale il est mobilisé de 1916 jusqu’à la fin du conflit. En 1919, il épouse Suzanne Roger, elle-même artiste. L’année 1921 marque une étape dans sa carrière artistique. Il voyage en Italie et rencontre Juan Gris qui devient un ami. Il rencontre également André Masson auquel il se lie à partir de 1922. S’il est d’abord attiré par Henri Matisse, il s’inspire ensuite de Picasso et de Juan Gris en développant des formes cubistes. Il choisit de mettre en avant les formes pures. Chez Beaudin le sujet devient thème.
En 1923, l’artiste réalise sa première exposition personnelle à la galerie Percier, à Paris. La préface du catalogue est confiée à Max Jacob. Les visages sont l’un des thèmes préférés d’André Beaudin jusqu’en 1929. Puis en 1930 il s’initie à la sculpture. Il travaille le plâtre et la terre mais a également fait couler ses œuvres dans le bronze. Il travaille aussi la lithographie et illustre, en 1926, Les Bucoliques de Virgile. Il fait la rencontre de Paul Éluard en 1945.
Après la guerre André Beaudin s’affirme dans le paysage artistique. Ses peintures exercent une influence sur ses contemporains, notamment les jeunes artistes réunis en 1941 sous la bannière de l’exposition « Vingt jeunes peintres de tradition française » présentée à la Galerie Braun. En 1946, la Galerie Louise Leiris présente une exposition rétrospective de ses peintures. Son œuvre s’inspire alors du cubisme mais Beaudin développe son propre style. En 1953, une importante exposition de ses œuvres est organisée à Berne. Il travaille la forme à partir de lignes droites mais aussi de courbes. La lumière joue un rôle important dans ses compositions. De 1954 à 1958 il expose à la Galerie Charpentier, à Paris, lors de l’exposition collective « École de Paris. »
Reynold Arnould apprécie particulièrement André Beaudin. Il partage avec l’artiste un goût pour la couleur et l’utilisation d’une palette tendre et acidulée qu’il développe dans les œuvres présentées lors de son exposition Forces et rythmes de l’industrie. En 1962, Reynold Arnould consacre une exposition rétrospective de peintures de l’artiste au musée-maison de la culture du Havre. La rédaction de la préface du catalogue est alors confiée au Directeur général des Arts et Lettres, Gaëtan Picon. Puis, un an avant de quitter le musée, Reynold Arnould achète en 1964 une huile sur toile de l’artiste : La Plage. L’achat de ce tableau est effectué auprès de la Galerie Louise Leiris pour le prix de 1 500 nouveaux Francs. Cette œuvre, synthétise les recherches menées par André Beaudin depuis plusieurs années autour de l’utilisation des formes et de la couleur. Accompagnés seulement de jaunes et d’un bleu très pâle rappelant les couleurs du bord de mer évoqué par le titre, Les gris dominent la composition, équilibrés par la couleur de la toile laissée en réserve. Entourés d’un univers de courbes sur lesquelles ils reposent, deux visages féminins aux paupières fermées constituent la composition, suggérant un moment de sommeil et de rêverie.
Devenu conservateur des Galeries nationales du Grand Palais, Reynold Arnould présente en 1970 une exposition rétrospective de l’artiste. N’ayant que peu écrit sur son art ou sur celui des autres artistes, il rédige toutefois la préface du catalogue de l’exposition, ce qui reflète l’importance qu’il accordait à l’artiste. Il écrit ainsi au sujet d’André Beaudin :
« Monsieur Beaudin et le Réel entretiennent des rapports toujours féconds : abstraction et figuration n’ont pas, en art – pour ne pas dire seulement en peinture – à s’affronter comme deux notions antinomiques[2]. »
[1] ÉLUARD Paul in. « La Correction d’André Beaudin » préface à l’exposition de la Buchholz Gallery, New York, 1949.
[2] ARNOULD Reynold, « Pour André Beaudin », in. André Beaudin, Œuvres 1921-1970, archives de l’art contemporain, 10, Galeries nationales du Grand Palais, 1970, p.10.
Par Claire Rançon et Clémence Poivet-Ducroix, MuMa Le Havre
EN SAVOIR +