MATISSE, Paysage ou Rue dans le Midi
Henri MATISSE (1869-1954)
Paysage ou Rue dans le Midi
1919
huile sur carton toilé
38 x 46 cm
Droits Photo : © MuMa Le Havre / David Fogel — Droits Auteur : © Succession H. Matisse
Paysage ou Rue dans le Midi
1919
huile sur carton toilé
38 x 46 cm
Droits Photo : © MuMa Le Havre / David Fogel — Droits Auteur : © Succession H. Matisse
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Commentaire audioguide
C’est en 1898, lors d’un voyage en Corse, que Matisse découvre la lumière du Sud : « J’étais en Corse une année, c’est en allant dans ce pays merveilleux que j’ai appris à découvrir la Méditerranée, là-bas j’étais ébloui : tout brille, tout est couleur, tout est lumière. » Son intérêt renouvelé pour le paysage marque une rupture avec ses toiles impressionnistes et fauves.
Ce n’est plus la couleur qui organise le tableau, mais une lumière diffuse et douce qui imprègne toute chose. La touche se fait transparente, légère, laissant apparaître de nombreuses zones blanches de la toile laissée en réserve. Le noir, chez Matisse et Bonnard au même moment, et Manet avant eux, exprime l’intensité lumineuse. Matisse module et anime la surface de la toile par le rythme des branchages noirs des arbres le long du chemin.
L’immersion du peintre dans le sentiment de la nature se transpose dans ses toiles, non par une description analytique du motif de l’arbre, mais par un sentiment d’harmonie végétale et de paix. « Je me suis servi de la couleur comme moyen d’expression de mon émotion et non de transcription de la nature. J’utilise les couleurs les plus simples. Je ne les transforme pas moi-même, ce sont les rapports qui s’en chargent. Il s’agit seulement de faire valoir des différences, de les accuser. Rien n’empêche de composer avec quelques couleurs, comme la musique qui est bâtie uniquement sur sept notes. »
Matisse invente des signes reconnaissables pour celui qui contemple ses toiles. La liberté qu’il adopte face au motif intervient après une longue période de construction de l’œuvre avec laquelle Matisse avait décidé de rompre : « J’ai travaillé en impressionniste directement d’après la nature et j’ai ensuite cherché la concentration et une expression plus intense aussi bien dans les lignes que dans les couleurs, alors il fallait que je sacrifie en partie d’autres valeurs, la matière, la profondeur dans l’espace et la richesse du détail. »
Ce n’est plus la couleur qui organise le tableau, mais une lumière diffuse et douce qui imprègne toute chose. La touche se fait transparente, légère, laissant apparaître de nombreuses zones blanches de la toile laissée en réserve. Le noir, chez Matisse et Bonnard au même moment, et Manet avant eux, exprime l’intensité lumineuse. Matisse module et anime la surface de la toile par le rythme des branchages noirs des arbres le long du chemin.
L’immersion du peintre dans le sentiment de la nature se transpose dans ses toiles, non par une description analytique du motif de l’arbre, mais par un sentiment d’harmonie végétale et de paix. « Je me suis servi de la couleur comme moyen d’expression de mon émotion et non de transcription de la nature. J’utilise les couleurs les plus simples. Je ne les transforme pas moi-même, ce sont les rapports qui s’en chargent. Il s’agit seulement de faire valoir des différences, de les accuser. Rien n’empêche de composer avec quelques couleurs, comme la musique qui est bâtie uniquement sur sept notes. »
Matisse invente des signes reconnaissables pour celui qui contemple ses toiles. La liberté qu’il adopte face au motif intervient après une longue période de construction de l’œuvre avec laquelle Matisse avait décidé de rompre : « J’ai travaillé en impressionniste directement d’après la nature et j’ai ensuite cherché la concentration et une expression plus intense aussi bien dans les lignes que dans les couleurs, alors il fallait que je sacrifie en partie d’autres valeurs, la matière, la profondeur dans l’espace et la richesse du détail. »