MATISSE, Nature morte au pichet
Henri MATISSE (1869-1954)
Nature morte au pichet
ca. 1896
huile sur toile
33 x 41 cm
Droits Photo : © MuMa Le Havre / David Fogel — Droits Auteur : © Succession H. Matisse
Nature morte au pichet
ca. 1896
huile sur toile
33 x 41 cm
Droits Photo : © MuMa Le Havre / David Fogel — Droits Auteur : © Succession H. Matisse
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Révélée tardivement, sa vocation de peintre conduit Matisse à fréquenter dès 1893 l’atelier de Gustave Moreau à l’École des beaux-arts. Sur les conseils de son professeur, Matisse passe de longues journées au Louvre à copier les Anciens. Dans la Nature morte au pichet, Matisse se réfère à l’œuvre de Chardin en optant pour une juxtaposition claire et statique des objets. La rigueur du plan rectiligne de la table est contrebalancée par la courbe des objets et l’arrondi des fruits.
Bassine d’étain, bouteille en verre noir, pot en argent, fruits et couteau sont disposés de manière aérée sur la table. Matisse se plaît à rendre la diversité des matières et leurs qualités respectives. La lumière qui vient de la gauche éclaire fruits et pichets dont les reflets s’accordent et se renvoient dans une harmonie chromatique qui lie les objets entre eux. Le bleu violet de la prune trouve écho sur le col du pichet, le rouge carminé de la pomme s’apprécie sur la base du pot en argent, l’orange s’épanouit sur la bassine d’étain. Le couteau disposé en diagonale, l’alternance des zones d’ombre et de lumière, confèrent à la composition toute sa profondeur.
La Nature morte au pichet s’apparente très nettement aux œuvres réalisées en 1896, année du second voyage de Matisse en Bretagne. « J’entrepris de travailler sur nature. Et bientôt je fus séduit par l’éclat de la couleur pure. Je revins de mon voyage avec la passion des couleurs de l’arc-en-ciel. » Matisse se libère progressivement des valeurs tonales pour acquérir une indépendance de la couleur. Le passage à la couleur se fait de manière progressive. Dans la Nature morte au pichet, avec la vibration de la touche qui active la surface du tableau, et le vert foncé sous-jacent, une étape supplémentaire est franchie. La toile laissée en réserve participe à l’éclaircissement général. L’orangé et le violet, encore discrets, annoncent l’explosion colorée des années suivantes.
Bassine d’étain, bouteille en verre noir, pot en argent, fruits et couteau sont disposés de manière aérée sur la table. Matisse se plaît à rendre la diversité des matières et leurs qualités respectives. La lumière qui vient de la gauche éclaire fruits et pichets dont les reflets s’accordent et se renvoient dans une harmonie chromatique qui lie les objets entre eux. Le bleu violet de la prune trouve écho sur le col du pichet, le rouge carminé de la pomme s’apprécie sur la base du pot en argent, l’orange s’épanouit sur la bassine d’étain. Le couteau disposé en diagonale, l’alternance des zones d’ombre et de lumière, confèrent à la composition toute sa profondeur.
La Nature morte au pichet s’apparente très nettement aux œuvres réalisées en 1896, année du second voyage de Matisse en Bretagne. « J’entrepris de travailler sur nature. Et bientôt je fus séduit par l’éclat de la couleur pure. Je revins de mon voyage avec la passion des couleurs de l’arc-en-ciel. » Matisse se libère progressivement des valeurs tonales pour acquérir une indépendance de la couleur. Le passage à la couleur se fait de manière progressive. Dans la Nature morte au pichet, avec la vibration de la touche qui active la surface du tableau, et le vert foncé sous-jacent, une étape supplémentaire est franchie. La toile laissée en réserve participe à l’éclaircissement général. L’orangé et le violet, encore discrets, annoncent l’explosion colorée des années suivantes.