RENOIR, Baie de Salerne ou Paysage du midi
Pierre-Auguste RENOIR (1841-1919)
Baie de Salerne ou Paysage du midi
1881
huile sur toile
46 x 55,5 cm
© MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
Baie de Salerne ou Paysage du midi
1881
huile sur toile
46 x 55,5 cm
© MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
Image haute définition
En 1881, Renoir entreprend un long périple qui le conduit successivement en Algérie puis en Italie. Après avoir passé quelque temps à Venise, il gagne Rome où l’éblouissent les fresques de la Farnésine, avant de poursuivre vers Naples à la fin de 1881. A quelques encablures de là, il peint la Baie de Salerne, paysage qui surprend par la diversité des touches qu’utilise l’artiste pour décrire cette vue plongeante du golfe de Salerne.
L’œuvre de la collection Senn est composée de trois plans successifs, chacun dominé par une couleur différente. Le premier plan, d’une tonalité générale bleue, campe fermement l’angle de vue, tandis que la côte déchiquetée à l’arrière-plan ouvre l’espace en une manière de perspective aérienne. Au milieu, Renoir utilise une matière dense, faite de touches grasses juxtaposées, telles qu’il les avait déjà expérimentées dans La Mosquée (Paris, Musée d’Orsay).
Le premier plan, dans lequel dansent, indécises, de troubles masses bleutées produisant un effet de sfumato, est celui qui rappelle le plus l’art impressionniste de Renoir et notamment les ombres colorées de bleu des grands chefs-d’œuvre composés autour de 1876. Bien qu’il cherche à donner à cette vue une structure solide, Renoir reste encore entièrement soumis à la couleur : le plan intermédiaire qui juxtapose de larges obliques de jaune, de parme et de vert, vibre d’une violente lumière dont la volubilité va s’estompant dans les lointains.
Bien que le dessin ne s’impose pas encore en maître dans cette œuvre, ce tableau témoigne des tergiversations d’un artiste en proie au doute sur la qualité de son art. Renoir s’y révèle toujours aussi virtuose, mais sans doute inquiet également que cette virtuosité ne le pousse vers quelque académisme.
L’œuvre de la collection Senn est composée de trois plans successifs, chacun dominé par une couleur différente. Le premier plan, d’une tonalité générale bleue, campe fermement l’angle de vue, tandis que la côte déchiquetée à l’arrière-plan ouvre l’espace en une manière de perspective aérienne. Au milieu, Renoir utilise une matière dense, faite de touches grasses juxtaposées, telles qu’il les avait déjà expérimentées dans La Mosquée (Paris, Musée d’Orsay).
Le premier plan, dans lequel dansent, indécises, de troubles masses bleutées produisant un effet de sfumato, est celui qui rappelle le plus l’art impressionniste de Renoir et notamment les ombres colorées de bleu des grands chefs-d’œuvre composés autour de 1876. Bien qu’il cherche à donner à cette vue une structure solide, Renoir reste encore entièrement soumis à la couleur : le plan intermédiaire qui juxtapose de larges obliques de jaune, de parme et de vert, vibre d’une violente lumière dont la volubilité va s’estompant dans les lointains.
Bien que le dessin ne s’impose pas encore en maître dans cette œuvre, ce tableau témoigne des tergiversations d’un artiste en proie au doute sur la qualité de son art. Renoir s’y révèle toujours aussi virtuose, mais sans doute inquiet également que cette virtuosité ne le pousse vers quelque académisme.