SÉRUSIER, Nature morte aux roseaux
Paul SÉRUSIER (1864-1927)
Nature morte aux roseaux ou Primevères et maïs
1904
huile sur toile
60,5 x 73,5 cm
© MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
Nature morte aux roseaux ou Primevères et maïs
1904
huile sur toile
60,5 x 73,5 cm
© MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
Image haute définition
La Nature morte aux roseaux, peinte en 1904, est très représentative des expérimentations auxquelles se livre Paul Sérusier à travers la représentation de sujets inanimés. À l’instar des cubistes, il travaille avec une palette réduite. Les camaïeux d’ocre et de vert développés ici pourraient cependant induire en erreur. Pour ses natures mortes, s’il limite la variété des couleurs qu’il utilise, Sérusier adopte en revanche une tonalité particulière à chaque tableau, ce qui le distingue fondamentalement de la démarche des cubistes, qui eux s’intéressaient d’abord à l’objet.
Si effectivement la Nature morte aux roseaux ménage d’intéressantes communications entre l’arrière-plan et les branches de roseaux, son but est avant tout de composer une image plastique en accord avec la planéité de la surface de la toile. Certes, sa peinture est mentale, mais elle entretient peu de points communs avec la volonté des cubistes de pousser le réalisme dans ses ultimes retranchements. Au premier plan, Sérusier rétablit l’équilibre en plaçant l’épi de maïs sur une oblique pénétrante, appliquant ici ses principes à la lettre : « Dans un dessin, toute ligne oblique rompt l’équilibre : il faut le rétablir par une ou plusieurs obliques de sens opposé. »
Les formes arrondies du petit bouquet de primevères et du grossier compotier qui contient les pommes de terre agissent comme des contrepoints musicaux qui viennent renforcer l’équilibre du tableau. Ce sont eux qui contribuent à faire respirer cette composition en déterminant des plans intermédiaires où circule l’air. L’utilisation des gris éclairés, si chers à l’artiste, lui permet d’obtenir un tableau d’une franche luminosité, ainsi que des effets d’une grande plasticité, notamment sur le motif des pommes de terre placées au centre qui paraissent presque flotter en apesanteur. Avec une telle œuvre, Paul Sérusier n’usurpe en rien sa réputation qui le désignait comme l’un des plus grands peintres de nature morte par la critique de son temps.
Si effectivement la Nature morte aux roseaux ménage d’intéressantes communications entre l’arrière-plan et les branches de roseaux, son but est avant tout de composer une image plastique en accord avec la planéité de la surface de la toile. Certes, sa peinture est mentale, mais elle entretient peu de points communs avec la volonté des cubistes de pousser le réalisme dans ses ultimes retranchements. Au premier plan, Sérusier rétablit l’équilibre en plaçant l’épi de maïs sur une oblique pénétrante, appliquant ici ses principes à la lettre : « Dans un dessin, toute ligne oblique rompt l’équilibre : il faut le rétablir par une ou plusieurs obliques de sens opposé. »
Les formes arrondies du petit bouquet de primevères et du grossier compotier qui contient les pommes de terre agissent comme des contrepoints musicaux qui viennent renforcer l’équilibre du tableau. Ce sont eux qui contribuent à faire respirer cette composition en déterminant des plans intermédiaires où circule l’air. L’utilisation des gris éclairés, si chers à l’artiste, lui permet d’obtenir un tableau d’une franche luminosité, ainsi que des effets d’une grande plasticité, notamment sur le motif des pommes de terre placées au centre qui paraissent presque flotter en apesanteur. Avec une telle œuvre, Paul Sérusier n’usurpe en rien sa réputation qui le désignait comme l’un des plus grands peintres de nature morte par la critique de son temps.