COTTET, Village soudanais (Assouan 1895)
Charles COTTET (1863-1925)
Village soudanais (Assouan 1895)
1895
huile sur papier marouflé sur panneau
32,3 x 41,5 cm
© MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
Village soudanais (Assouan 1895)
1895
huile sur papier marouflé sur panneau
32,3 x 41,5 cm
© MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
Image haute définition
L’attrait qu’exerce l’Orient sur Charles Cottet prend une forme tangible dans sa peinture lorsqu’il obtient en 1894 une bourse de voyage ; il part le 5 novembre pour rentrer le 4 mars de l’année suivante. Après un bref passage par Venise, c’est en Égypte qu’il se rend, où la découverte d’une lumière éclatante l’incite à reconsidérer les harmonies de sa palette. Le Village soudanais (Assouan 1895) montre la faculté d’adaptation d’un artiste qui jusque-là privilégiait des couleurs sombres et sourdes pour traduire l’ambiance de la Bretagne.
Composée avec une grande simplicité, l’œuvre est constituée de trois bandes superposées qui exaltent les contrastes violents du paysage. Le premier plan, noyé dans l’ombre et rythmé de tombes et de rochers, est peint dans des tons ocre, terre, gris bleuté et gris vert. Pour varier ses effets, Cottet met à profit la leçon impressionniste en réservant par endroit son support. Dans la partie intermédiaire, la lumière est portée par des couleurs vives savamment orchestrées. Sous un ciel aux douces harmonies de vert pâle et de rose, Charles Cottet restitue la qualité vibratoire de la lumière égyptienne à l’aide de tons stridents, jaune vif, orangé, carmin, fuchsia, ponctués de violets rompus. Les touches sont larges, juxtaposées à la manière impressionniste pour façonner la montagne ou bien truellées lorsqu’il s’agit de rendre les volumes lumineux des habitations.
Écrasé de soleil, chauffé à blanc, le paysage explose littéralement au centre de l’œuvre, intemporel et majestueux. Au centre, deux infimes silhouettes d’hommes, hâtivement décrites, contribuent à donner au lieu toute sa grandeur. Il y a là un peu de cette Antiquité vivante chère à Delacroix, que Cottet dépeint aussi à la fin de 1894, dans Les Femmes Fellah (1894, Strasbourg, Musée d’art moderne et contemporain) saisies sur le même site au milieu des tombes, mais sous un angle de vue différent. Cependant, dépassant l’esprit romantique de Delacroix, Cottet sait aussi percer le mystère de ce village, révéler sa beauté et son immédiate vérité.
Composée avec une grande simplicité, l’œuvre est constituée de trois bandes superposées qui exaltent les contrastes violents du paysage. Le premier plan, noyé dans l’ombre et rythmé de tombes et de rochers, est peint dans des tons ocre, terre, gris bleuté et gris vert. Pour varier ses effets, Cottet met à profit la leçon impressionniste en réservant par endroit son support. Dans la partie intermédiaire, la lumière est portée par des couleurs vives savamment orchestrées. Sous un ciel aux douces harmonies de vert pâle et de rose, Charles Cottet restitue la qualité vibratoire de la lumière égyptienne à l’aide de tons stridents, jaune vif, orangé, carmin, fuchsia, ponctués de violets rompus. Les touches sont larges, juxtaposées à la manière impressionniste pour façonner la montagne ou bien truellées lorsqu’il s’agit de rendre les volumes lumineux des habitations.
Écrasé de soleil, chauffé à blanc, le paysage explose littéralement au centre de l’œuvre, intemporel et majestueux. Au centre, deux infimes silhouettes d’hommes, hâtivement décrites, contribuent à donner au lieu toute sa grandeur. Il y a là un peu de cette Antiquité vivante chère à Delacroix, que Cottet dépeint aussi à la fin de 1894, dans Les Femmes Fellah (1894, Strasbourg, Musée d’art moderne et contemporain) saisies sur le même site au milieu des tombes, mais sous un angle de vue différent. Cependant, dépassant l’esprit romantique de Delacroix, Cottet sait aussi percer le mystère de ce village, révéler sa beauté et son immédiate vérité.