LAPRADE, Saint-Trojan, terrasse
Pierre LAPRADE (1875-1931)
Saint-Trojan, terrasse
huile sur toile
60 x 73 cm
© MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
Saint-Trojan, terrasse
huile sur toile
60 x 73 cm
© MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
Image haute définition
Pierre Laprade, toujours à la recherche de nouveaux décors, voyagea en Italie, en Hollande et en France. Saint-Trojan, terrasse, nous entraîne sur les rives sablonneuses et limpides de l’île d’Oléron. Ici, nulle trace de ses masques et bergamasques, des pantins, de ses jardins de fantaisies, qu’il rapporta d’Italie où Amours et Cupidons s’ébattent joyeusement. Mais le calme d’une journée d’été, sur une terrasse abritée de l’ardeur des rayons du soleil, l’attente silencieuse précédant un repas estival. L’auvent de la terrasse en bois et la balustrade marquent l’intimité de l’espace familier. Les frondaisons du feuillage s’enroulent le long de la tonnelle offrant deux percées lumineuses sur l’étendue marine. Le bleu clair du ciel se reflète dans la mer, seulement relevé par l’outremer et le blanc ensoleillé des voiliers.
Tel son ami Flandrin qui reviendra puiser son inspiration dans les montagnes de son Dauphiné natal, Laprade ne perdra jamais ce souci de construction face à la nature. Le paysage s’apprécie à l’ombre d’une pergola, depuis un balcon ou encadré d’une treille végétale fantaisiste et décorative qui se déploie de part et d’autre tel un rideau de scène. Cette manière d’agencer les motifs lui permet de varier les effets entre l’infini lumineux et aéré et un premier plan plus sombre.
La poésie de Laprade apparaît dans ce désir de rendre palpable l’air qui circule entre toutes choses, l’atmosphère du lieu, son ambiance. Il aime les harmonies douces et blondes. Son goût pour la synthèse et l’élision le rapproche de l’esthétique de ses contemporains, Marquet ou Matisse. Sa touche suggère plus qu’elle ne décrit. La matière s’exprime pleinement. Le pinceau esquisse assiettes, plats et carafes disposés sur la table dans un sfumato de blancs crémeux teintés de gris verts. Là est le seul point commun qui rapproche Laprade des fauves, car son amour de la nature l’empêche de s’en éloigner complètement. Cette douce rêverie qui se dégage de ses paysages, cet attrait pour l’ornement végétal, sans excès, rattachent la peinture de Laprade, par-delà l’impressionnisme, à la tradition du paysage français du XVIIIe siècle et aux plus douces résonances d’un tableau de Corot.
Tel son ami Flandrin qui reviendra puiser son inspiration dans les montagnes de son Dauphiné natal, Laprade ne perdra jamais ce souci de construction face à la nature. Le paysage s’apprécie à l’ombre d’une pergola, depuis un balcon ou encadré d’une treille végétale fantaisiste et décorative qui se déploie de part et d’autre tel un rideau de scène. Cette manière d’agencer les motifs lui permet de varier les effets entre l’infini lumineux et aéré et un premier plan plus sombre.
La poésie de Laprade apparaît dans ce désir de rendre palpable l’air qui circule entre toutes choses, l’atmosphère du lieu, son ambiance. Il aime les harmonies douces et blondes. Son goût pour la synthèse et l’élision le rapproche de l’esthétique de ses contemporains, Marquet ou Matisse. Sa touche suggère plus qu’elle ne décrit. La matière s’exprime pleinement. Le pinceau esquisse assiettes, plats et carafes disposés sur la table dans un sfumato de blancs crémeux teintés de gris verts. Là est le seul point commun qui rapproche Laprade des fauves, car son amour de la nature l’empêche de s’en éloigner complètement. Cette douce rêverie qui se dégage de ses paysages, cet attrait pour l’ornement végétal, sans excès, rattachent la peinture de Laprade, par-delà l’impressionnisme, à la tradition du paysage français du XVIIIe siècle et aux plus douces résonances d’un tableau de Corot.