SÉRUSIER, Le Berger Corydon
Paul SÉRUSIER (1864-1927)
Le Berger Corydon
1913
huile sur toile
73 x 99 cm
© MuMa Le Havre / David Fogel
Le Berger Corydon
1913
huile sur toile
73 x 99 cm
© MuMa Le Havre / David Fogel
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Commentaire audioguide
En 1888, sous la direction de Paul Gauguin, Paul Sérusier (1864-1927) peint Le Talisman, toile fondatrice du groupe des nabis, qui exprime l'esthétique du mouvement : formes synthétiques, peinture plane, couleurs pures, refus des codes du réalisme et de la perspective.
Familier des compositions mythologiques, que sa profonde culture lui permet de traiter avec subtilité, Sérusier illustre, avec Le Berger Corydon, une scène tirée des Bucoliques de Virgile, suite de poèmes relatant les plaisirs de la vie pastorale et la passion contrariée du berger Corydon pour un jeune garçon, Alexis, au service d'un autre maître.
L'artiste transpose cet épisode dans la campagne bretonne, sa terre d'adoption. Dans ce paysage verdoyant, Sérusier s'autorise quelques libertés en n'hésitant pas notamment à introduire des vaches, animaux étrangers au récit de Virgile. La scène est composée et rythmée de masses simples : personnages tout d'une pièce, arbre central stylisé, flèches droites des peupliers que soulignent des buissons sphériques. L'étrange silhouette de l'arbre roux, sorte de pivot de la composition, se prête à bien des interprétations (notamment celle qui y voit la personnification du dieu Pan), mais toutes restent à ce jour ouvertes. La palette de couleurs se limite à trois teintes : le bleu du paletot d'Alexis, les dégradés de vert ponctués de pointes roses des pâturages et des peupliers, enfin, l'orange de l'arbre central.
Fidèle au texte de Virgile, Sérusier peint le dédain d'Alexis à l'égard du berger (il se détourne de lui et semble s'éloigner), mais insiste sur le caractère rustique et fruste de la scène. Surnommé par ses amis « le nabi à la barbe rutilante », Sérusier se serait portraituré sous les traits du berger. Quoique relatant des amours malheureuses, le peintre cherche davantage à traduire ici le recueillement et la sérénité du paysage selon l'idéal d'harmonie auquel il tend dans sa peinture.
Familier des compositions mythologiques, que sa profonde culture lui permet de traiter avec subtilité, Sérusier illustre, avec Le Berger Corydon, une scène tirée des Bucoliques de Virgile, suite de poèmes relatant les plaisirs de la vie pastorale et la passion contrariée du berger Corydon pour un jeune garçon, Alexis, au service d'un autre maître.
L'artiste transpose cet épisode dans la campagne bretonne, sa terre d'adoption. Dans ce paysage verdoyant, Sérusier s'autorise quelques libertés en n'hésitant pas notamment à introduire des vaches, animaux étrangers au récit de Virgile. La scène est composée et rythmée de masses simples : personnages tout d'une pièce, arbre central stylisé, flèches droites des peupliers que soulignent des buissons sphériques. L'étrange silhouette de l'arbre roux, sorte de pivot de la composition, se prête à bien des interprétations (notamment celle qui y voit la personnification du dieu Pan), mais toutes restent à ce jour ouvertes. La palette de couleurs se limite à trois teintes : le bleu du paletot d'Alexis, les dégradés de vert ponctués de pointes roses des pâturages et des peupliers, enfin, l'orange de l'arbre central.
Fidèle au texte de Virgile, Sérusier peint le dédain d'Alexis à l'égard du berger (il se détourne de lui et semble s'éloigner), mais insiste sur le caractère rustique et fruste de la scène. Surnommé par ses amis « le nabi à la barbe rutilante », Sérusier se serait portraituré sous les traits du berger. Quoique relatant des amours malheureuses, le peintre cherche davantage à traduire ici le recueillement et la sérénité du paysage selon l'idéal d'harmonie auquel il tend dans sa peinture.