VALLOTTON, La Valse
Félix VALLOTTON (1865-1925)
La Valse
1893
huile sur toile
61 x 50 cm
© MuMa Le Havre / David Fogel
La Valse
1893
huile sur toile
61 x 50 cm
© MuMa Le Havre / David Fogel
Image haute définition
Commentaire audioguide
La Valse de Félix Vallotton (1865-1925) est l'une des premières œuvres nabi du peintre suisse. Le mouvement nabi, qui ne dure que quelques années (1888-1900), prône un nouvel élan spirituel au moyen de l'art et un rapprochement de toutes les formes d'expression artistique.
Ce tableau représente des couples de patineurs tournoyant sur la piste de l'ancien Palais des glaces au rond-point des Champs-Élysées à Paris. Fidèle aux principes du mouvement nabi, qui entend affranchir la peinture des entraves du réalisme et de la perspective, la toile est traitée avec un évident souci de simplification des formes. Vallotton met l'accent sur l'image des couples qui donnent corps à la danse plutôt que sur l'individualité des personnages, dont la plupart ne sont pas identifiables. L'imbrication des couples qui forment des ellipses sinueuses et le traitement en une multitude de petits points multicolores de l'espace dans lequel ils évoluent contribuent à l'évocation d'une féerie nocturne qu'animent les éclairages artificiels (ici la poussière de glace soulevée par les patineurs et frappée par la lumière des projecteurs).
Si la composition n'abandonne pas totalement les références à la perspective, avec la ligne rouge de la balustrade qui coupe l'angle supérieur droit, Vallotton introduit des éléments de construction d'une grande modernité. À la manière de Degas, l'artiste élargit le cadre de la scène en situant hors champ plusieurs protagonistes, notamment cette jeune femme enlacée par son compagnon dont on ne voit que la main posée sur son épaule, entièrement abandonnée au plaisir et au vertige de la danse, qui apparaît en bas à droite de la toile. Contrepoint solide à ce poudroiement de lumière et à cette valse des mouvements, la figure de la patineuse, incisée comme une gravure sur bois (dont elle s'inspire très vraisemblablement), ajoute à la scène une image incarnée du bonheur d'être au monde.
Ce tableau représente des couples de patineurs tournoyant sur la piste de l'ancien Palais des glaces au rond-point des Champs-Élysées à Paris. Fidèle aux principes du mouvement nabi, qui entend affranchir la peinture des entraves du réalisme et de la perspective, la toile est traitée avec un évident souci de simplification des formes. Vallotton met l'accent sur l'image des couples qui donnent corps à la danse plutôt que sur l'individualité des personnages, dont la plupart ne sont pas identifiables. L'imbrication des couples qui forment des ellipses sinueuses et le traitement en une multitude de petits points multicolores de l'espace dans lequel ils évoluent contribuent à l'évocation d'une féerie nocturne qu'animent les éclairages artificiels (ici la poussière de glace soulevée par les patineurs et frappée par la lumière des projecteurs).
Si la composition n'abandonne pas totalement les références à la perspective, avec la ligne rouge de la balustrade qui coupe l'angle supérieur droit, Vallotton introduit des éléments de construction d'une grande modernité. À la manière de Degas, l'artiste élargit le cadre de la scène en situant hors champ plusieurs protagonistes, notamment cette jeune femme enlacée par son compagnon dont on ne voit que la main posée sur son épaule, entièrement abandonnée au plaisir et au vertige de la danse, qui apparaît en bas à droite de la toile. Contrepoint solide à ce poudroiement de lumière et à cette valse des mouvements, la figure de la patineuse, incisée comme une gravure sur bois (dont elle s'inspire très vraisemblablement), ajoute à la scène une image incarnée du bonheur d'être au monde.