Southam, The Rockefalls of Normandy
Jem Southam vit à Exeter dans le Devon. Depuis 1981, il a engagé six importantes séries de photographies sur le paysage, dont une, sur les falaises. En écho à ce travail en Angleterre, le Pôle Image Haute-Normandie l’a invité à donner une suite française à cet ensemble. Entre 2004 et 2007, Jem Southam est donc venu à plusieurs reprises sur le littoral du Pays de Caux et arpenté les grèves de la région (Bénouville, Sotteville-sur-mer, Petites Dalles, Saint-Pierre-en-Port…), autant de sites que les impressionnistes se plurent eux aussi à représenter. Les deux photographies acquises par le MuMa, Senneville-sur-Fécamp et Vaucottes (2007), appartiennent à cette série intitulée « The Rockefalls of Normandy ».
L’idée que la formation des littoraux de la Manche, due à l’érosion depuis près de 500 000 années d’un grand plateau crayeux qui reliait l’Angleterre et la France, est contemporaine de l’apparition de l’homo sapiens intéresse Jem Southam. Son travail montre d’une certaine façon qu’à leur échelle, les falaises, marée après marée, saison après saison, bougent constamment, inexorablement. Jem Southam privilégie les éboulements, les ravinements, les accidents géologiques avec leurs formes et leurs couleurs, tout ce qui dans ce paysage si caractéristique transforme les parois crayeuses en d’imposants vestiges. L’esthétique de Southam, proche du style documentaire, revendique une attention précise à la métamorphose du paysage, aux sculptures offertes par la géologie, aux ruines naturelles liées à l’érosion et au climat. Soucieux d’aborder les sites avec une vision à la fois archéologique et sensible, ses images relaient les préoccupations des artistes du land art lorsque les traces et les marques laissées dans le paysage invitent à une méditation sur le temps, la nature et l’environnement.
Au MuMa, ces deux photographies entrent en résonnance avec la peinture que Monet réalisa en 1881, Fécamp, bord de mer. Mais plus qu’à la minéralité du site, le peintre s’est attaché à rendre le mouvement des vagues, en courts rouleaux serrés attaquant sans relâche la paroi de la falaise elle-même à peine représentée. Là où Monet semble fasciné par l’énergie des éléments qu’il restitue en rapides coups de brosse, Southam capte silencieusement le temps long.
L’idée que la formation des littoraux de la Manche, due à l’érosion depuis près de 500 000 années d’un grand plateau crayeux qui reliait l’Angleterre et la France, est contemporaine de l’apparition de l’homo sapiens intéresse Jem Southam. Son travail montre d’une certaine façon qu’à leur échelle, les falaises, marée après marée, saison après saison, bougent constamment, inexorablement. Jem Southam privilégie les éboulements, les ravinements, les accidents géologiques avec leurs formes et leurs couleurs, tout ce qui dans ce paysage si caractéristique transforme les parois crayeuses en d’imposants vestiges. L’esthétique de Southam, proche du style documentaire, revendique une attention précise à la métamorphose du paysage, aux sculptures offertes par la géologie, aux ruines naturelles liées à l’érosion et au climat. Soucieux d’aborder les sites avec une vision à la fois archéologique et sensible, ses images relaient les préoccupations des artistes du land art lorsque les traces et les marques laissées dans le paysage invitent à une méditation sur le temps, la nature et l’environnement.
Au MuMa, ces deux photographies entrent en résonnance avec la peinture que Monet réalisa en 1881, Fécamp, bord de mer. Mais plus qu’à la minéralité du site, le peintre s’est attaché à rendre le mouvement des vagues, en courts rouleaux serrés attaquant sans relâche la paroi de la falaise elle-même à peine représentée. Là où Monet semble fasciné par l’énergie des éléments qu’il restitue en rapides coups de brosse, Southam capte silencieusement le temps long.