Arnould, Portrait de mon maître Jacques-Emile Blanche
Né au Havre en 1919, Reynold Arnould a grandi à Rouen où, dès son plus jeune âge, il suit les cours de l’école des beaux-arts. Très tôt ses talents de peintre et de dessinateur sont reconnus et célébrés.
Grâce à la veuve de Victorien Lelong, ancien directeur de l’école des beaux-arts de Rouen, Reynold Arnould est présenté en 1933 à Jacques-Émile Blanche qui l’invite à venir peindre et se former auprès de lui pendant les vacances d’été dans sa propriété d’Offranville. A cette date l’illustre portraitiste de la Belle-Époque a plus de 70 ans. Reynold Arnould, alors âgé d’une quinzaine d’années, est un de ses derniers élèves.
Grâce à la veuve de Victorien Lelong, ancien directeur de l’école des beaux-arts de Rouen, Reynold Arnould est présenté en 1933 à Jacques-Émile Blanche qui l’invite à venir peindre et se former auprès de lui pendant les vacances d’été dans sa propriété d’Offranville. A cette date l’illustre portraitiste de la Belle-Époque a plus de 70 ans. Reynold Arnould, alors âgé d’une quinzaine d’années, est un de ses derniers élèves.
Formation auprès d'un maître
Ce tableau, Portrait de mon maître Jacques-Emile Blanche, a été exposé sous le n°228 à la 25ème exposition de la Société des artistes rouennais (17 mars-15 avril 1934) 1. Lors de ses séjours à Offranville, le jeune peintre s’exerce au paysage et à la nature morte (voir Chapeau de paille de Jacques-Émile Blanche à Offranville, L’Église d’Offranville, ou encore, Un Coin du petit salon d’Offranville, conservés au musée des beaux-arts de Rouen), ainsi qu’au portrait qui forme le cœur de l’œuvre de Jacques-Émile Blanche.
Le vieux maître exécute lui aussi à ce moment-là un portrait du jeune homme, qui est désormais conservé lui aussi au musée des beaux-arts de Rouen. En soulignant les liens forts qui rassemblent deux artistes de deux générations si différentes, cette œuvre vient interroger et illustrer de manière symbolique l’importance que l’histoire de la formation des artistes, des liens de maîtres à élèves, ainsi que des réseaux d’influences et de relations déterminent et éclairent souvent le devenir d’une œuvre et d’une carrière.
Jacques-Émile BLANCHE (1861-1942), Portrait de Reynold Arnould, 8 août 1933, huile sur toile, 45,5 x 38,5 cm. Rouen, musée des Beaux-Arts. Inv. 1980.16.1. © Réunion des musées métropolitains, Rouen Normandie, cliché Y. Deslandes
Carrière parisienne et succès outre-atlantique
Après sa formation Rouennaise, Reynold Arnould rejoint l’école nationale supérieure des beaux-arts de Paris en 1937. Deux ans après il remporte le 1er prix de Rome mais la déclaration de la guerre porte un coup à son ascension institutionnelle. À la fin du conflit, il a déjà donné à son art une nette inflexion vers les avant-gardes et il se lie aux artistes du groupe dit « de Puteaux » rassemblés autour de Jacques Villon et Frantisek Kupka et soutenus par le restaurateur Camille Renault.
Attiré par la peinture américaine il se rend plusieurs fois aux États-Unis dès la fin de la guerre et en 1950 il devient enseignant à l’université baptiste de Baylor. Sa naissance havraise et ces expériences américaines vont attirer l’attention du maire du Havre et du Directeur des musées de France qui lui confient en 1952 la tâche de reconstruire le musée de la ville, dont le bâtiment a été détruit par les bombardements de 1944.
Attiré par la peinture américaine il se rend plusieurs fois aux États-Unis dès la fin de la guerre et en 1950 il devient enseignant à l’université baptiste de Baylor. Sa naissance havraise et ces expériences américaines vont attirer l’attention du maire du Havre et du Directeur des musées de France qui lui confient en 1952 la tâche de reconstruire le musée de la ville, dont le bâtiment a été détruit par les bombardements de 1944.
Direction des musées du Havre
Paul ALMASY (1906-2003), Reynold Arnould dans son atelier, 1959, photographie en noir et blanc. © Paul Almasy / Akg-Images
Le musée d’art moderne André Malraux du Havre possède une trentaine d’œuvres de Reynold Arnould, données ou achetées par l’artiste alors qu’il était conservateur du musée ou bien données par sa veuve, Marthe Arnould après son décès. Toutes sont datées des années 1950 et 1960 et le musée ne possédait pas d’œuvre du début de sa carrière et de ses années de formation. Le choix du musée, pour compléter sa collection, s’est donc porté sur ce portrait, historiquement très précieux puisqu’il représente un des maîtres du jeune artiste. Il l’a réalisé pendant ces moments où, auprès de lui, il a non seulement perfectionné sa peinture mais a aussi commencé à connaître et appréhender le fonctionnement et les codes des milieux artistiques.
1 Information fournie par Gwanaële Rot et François Vatin, auteurs de l’ouvrage Reynold Arnould, une poétique de l’industrie, Presses Universitaires de Nanterre, 2019
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