Copieux, Dessins de guerre, 1914-1918
À découvrir en salle, dans le cabinet des dessins du MuMa, à partir du 19 février et pendant l'exposition « Le siècle d'or de la peinture danoise », jusqu'au 04 mai 2014.
- Albert COPIEUX (1885-1956), La Relève. Erbeviller, 1917, gouache et crayon sur papier. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
- Albert COPIEUX (1885-1956), Attaque du Chemin des Dames (recto), 1917, aquarelle, fusain et gouache sur papier vergé. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
- Albert COPIEUX (1885-1956), Académie d’homme nu (verso), 1917, crayon. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
- Albert COPIEUX (1885-1956), La Marche en avant. Une Route de la Victoire, 1918, gouache sur papier. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
- Albert COPIEUX (1885-1956), Le Guetteur - octobre 1917. Chemin des Dames (recto), 1917, crayon noir, aquarelle et gouache sur papier. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
- Albert COPIEUX (1885-1956), Foncquevillers (recto), aquarelle et crayon sur papier Ingres. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
- Albert COPIEUX (1885-1956), Cadavre d’un soldat (verso), fusain. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
- Albert COPIEUX (1885-1956), Les Chevaux galeux, 1917, sanguine sur papier. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
- Albert COPIEUX (1885-1956), Dans les boyaux. Scène de tranchée, 1917, sanguine, aquarelle et crayon bleu sur papier. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
- Albert COPIEUX (1885-1956), L’Enterrement d’un fantassin, sanguine, encre noire et crayon bleu sur papier. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
- Albert COPIEUX (1885-1956), La Gamelle. Scène de tranchée, sanguine sur papier. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
- Jules AUSSET (1868-1955), Portrait du peintre Albert Copieux, 1924, huile sur toile. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
"Toutes ces histoires-là n'intéressaient plus personne"
Albert Copieux (1885-1956), peintre, graveur et aquarelliste, a longtemps tenu secrète une oeuvre monumentale constituée de 1530 dessins et croquis de guerre, réalisée en cinq ans de mobilisation au front. En 1928, conscient de leur extraordinaire valeur, Alphonse Saladin, ami de Copieux,et conservateur du musée des beaux-arts du Havre, exposait la totalité de cet ensemble, qui retrace avec véracité une vision terrible et tragique de la Première Guerre mondiale. Le MuMa conserve, parmi un ensemble de 30 oeuvres de l'artiste, 18 dessins de guerre, dont 11 ont pu bénéficier d'une restauration et sont présentés ici.
Né d'un père angevin et d'une mère normande, Albert Copieux devient havrais à l'âge de 7 ans. Sorti de l'école mécanique à 12 ans, il s'adonne à la peinture, au dessin, et intègre l'École des beaux-arts du Havre. Il y côtoie Dufy, Friesz et Braque. A la fin de ses études, après trois années parisiennes en tant que dessinateur maquettiste, sa carrière est brutalement interrompue le 3 août 1914. Il intègre alors le deuxième régiment d'artillerie de campagne en qualité de téléphoniste. La guerre achevée, il s'engage en tant que dessinateur industriel aux Forges et Chantiers de la Méditerranée. En 1947, il est nommé directeur de l'École des beaux-arts du Havre, poste qu'il occupe jusqu'en 1955. La même année, il reçoit la Légion d'honneur.
Copieux a laissé un témoignage saisissant de l'horreur des conflits. Jusqu'à sa démobilisation en 1919, il écrit et représente quasi quotidiennement ce qu'il vit, et envoie ses lettres et dessins à sa mère. En tant que téléphoniste, il est chargé de transmettre les données de tirs aux artilleurs et d'assurer les communications. Ces oeuvres retracent, à travers la vision de l'artiste, les moments historiques de la Grande Guerre : la montée en Belgique en 1914, la bataille en Champagne en 1915, Verdun puis la Somme en 1916, la bataille de l'Oise puis des Flandres en 1917, le Chemin des Dames en 1918 et la contre-offensive de juillet qui conduit à l'Armistice.
Ce corpus graphique d'un style réaliste témoigne, dans sa matérialité même, de la précarité liée à la guerre. En effet, divers matériaux furent employés par l'artiste : morceaux de papier peint, papier d'emballage...
Copieux représente les dures réalités du front, souvent occultées dans les oeuvres des peintres officiels, agréés par le ministère de la Défense. Bien loin des peintures illustrant faits héroïques et réunions de Généraux, il donne un témoignage de la vie quotidienne des "poilus" : cantonnements, relèves, repas et attaques, moments de répit, de souffrance ou de résignation...
Albert Copieux (1885-1956), peintre, graveur et aquarelliste, a longtemps tenu secrète une oeuvre monumentale constituée de 1530 dessins et croquis de guerre, réalisée en cinq ans de mobilisation au front. En 1928, conscient de leur extraordinaire valeur, Alphonse Saladin, ami de Copieux,et conservateur du musée des beaux-arts du Havre, exposait la totalité de cet ensemble, qui retrace avec véracité une vision terrible et tragique de la Première Guerre mondiale. Le MuMa conserve, parmi un ensemble de 30 oeuvres de l'artiste, 18 dessins de guerre, dont 11 ont pu bénéficier d'une restauration et sont présentés ici.
Né d'un père angevin et d'une mère normande, Albert Copieux devient havrais à l'âge de 7 ans. Sorti de l'école mécanique à 12 ans, il s'adonne à la peinture, au dessin, et intègre l'École des beaux-arts du Havre. Il y côtoie Dufy, Friesz et Braque. A la fin de ses études, après trois années parisiennes en tant que dessinateur maquettiste, sa carrière est brutalement interrompue le 3 août 1914. Il intègre alors le deuxième régiment d'artillerie de campagne en qualité de téléphoniste. La guerre achevée, il s'engage en tant que dessinateur industriel aux Forges et Chantiers de la Méditerranée. En 1947, il est nommé directeur de l'École des beaux-arts du Havre, poste qu'il occupe jusqu'en 1955. La même année, il reçoit la Légion d'honneur.
Copieux a laissé un témoignage saisissant de l'horreur des conflits. Jusqu'à sa démobilisation en 1919, il écrit et représente quasi quotidiennement ce qu'il vit, et envoie ses lettres et dessins à sa mère. En tant que téléphoniste, il est chargé de transmettre les données de tirs aux artilleurs et d'assurer les communications. Ces oeuvres retracent, à travers la vision de l'artiste, les moments historiques de la Grande Guerre : la montée en Belgique en 1914, la bataille en Champagne en 1915, Verdun puis la Somme en 1916, la bataille de l'Oise puis des Flandres en 1917, le Chemin des Dames en 1918 et la contre-offensive de juillet qui conduit à l'Armistice.
Ce corpus graphique d'un style réaliste témoigne, dans sa matérialité même, de la précarité liée à la guerre. En effet, divers matériaux furent employés par l'artiste : morceaux de papier peint, papier d'emballage...
Copieux représente les dures réalités du front, souvent occultées dans les oeuvres des peintres officiels, agréés par le ministère de la Défense. Bien loin des peintures illustrant faits héroïques et réunions de Généraux, il donne un témoignage de la vie quotidienne des "poilus" : cantonnements, relèves, repas et attaques, moments de répit, de souffrance ou de résignation...
Albert COPIEUX (1885-1956), La Relève. Erbeviller, 1917, gouache et crayon sur papier. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
Copieux illustre, dans cette oeuvre datée du 5 janvier 1917, cette longue marche harassante de plusieurs heures, sous le poids des équipements (sac à dos, musette, cartouchière, fusil, casque). Plusieurs soldats, représentés à la suite les uns des autres, sortent de la tranchée.
Albert COPIEUX (1885-1956), Attaque du Chemin des Dames (recto), 1917, aquarelle, fusain et gouache sur papier vergé. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
Albert COPIEUX (1885-1956), Académie d’homme nu (verso), 1917, crayon. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
Albert COPIEUX (1885-1956), La Marche en avant. Une Route de la Victoire, 1918, gouache sur papier. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
Albert COPIEUX (1885-1956), Le Guetteur - octobre 1917. Chemin des Dames (recto), 1917, crayon noir, aquarelle et gouache sur papier. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
Albert COPIEUX (1885-1956), Foncquevillers (recto), aquarelle et crayon sur papier Ingres. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
Albert COPIEUX (1885-1956), Cadavre d’un soldat (verso), fusain. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
Albert COPIEUX (1885-1956), Les Chevaux galeux, 1917, sanguine sur papier. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
Albert COPIEUX (1885-1956), Dans les boyaux. Scène de tranchée, 1917, sanguine, aquarelle et crayon bleu sur papier. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
Albert COPIEUX (1885-1956), L’Enterrement d’un fantassin, sanguine, encre noire et crayon bleu sur papier. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
Albert COPIEUX (1885-1956), La Gamelle. Scène de tranchée, sanguine sur papier. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
Billet de blog du lundi 17 février 2014
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